Les champs du Pelennor

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15 Mars 3019 du Troisième Âgé - Plaine de Pelennor, Minas Tirith, Gondor :

L'heure était venue.
Sur les deux derniers miles parcourus, l'on entendait les rumeurs de la bataille qui se jouait à Minas Tirith.
Mais jamais ils n'auraient imaginé qu'une armée aussi effrayant se dresserait entre les rohirrim et la Cité Blanche. Pourtant, lorsque les premières lignes arrivèrent au sommet de la dernière colline qui surplombait les champs du Pelennor, beaucoup eurent le souffle coupé.

Les armées du Mordor étaient bien plus nombreuses que celles du Rohan et du Gondor réunies. Plus de soixante milles ennemis leur faisaient face.
Theoden observa silencieusement le spectacle tragique qui se déroulait sous leurs yeux. Minas Tirith était assiégée et, si les remparts n'avaient pas cédé mais ce n'était qu'une question de temps. D'épaisses fumées s'échappaient de l'intérieur de la cité, présageant là encore le pire.

Les capitaines de chaque compagnie se regroupèrent auprès du souverain rohirrim et attendirent que celui-ci leur donne ses ordres.

- Eomer, l'appela le souverain sur un ton qui ne laissait aucune place à la contestation. Mène ton eored au pied du flanc gauche !
- Mes hommes sont prêts, répondit son neveu avant de rejoindre sa compagnie.
- Amarïe, l'interpella le rohirrim. Votre objectif est d'atteindre la porte principale ! Gamelin, vous suivez l'étendard du roi au centre ! Grimbold ! Tenez votre compagnie à droite quand vous aurez passé le mur ! En avant ! Ne craignez aucune obscurité !

Chaque capitaine reprit sa position et, lorsque la jeune gondorienne approcha de l'eored d'Eomer, elle entendit ce dernier l'appeler. Elle ralentit alors un court instant et le rohirrim approcha son étalon de celui de la jeune femme aux cheveux de feu.

- Soyez prudente, ajouta le plus âgé. Je compte bien poursuivre cette conversation que nous n'avons pas terminé. Vous ne m'avez pas laissé l'opportunité de vous dire ce que je ressens pour vous.

La jeune femme ne répondit pas mais elle ne put s'empêcher de rougir violemment. Le Troisième Maréchal de la Marche l'observa un court instant avant d'amener sa main contre sa joue et de la caresser du bout des doitgs.
Le rohirrim et la gondorienne restèrent ainsi, s'observant comme s'ils voulaient graver chaque détail du visage de l'autre dans leur mémoire.
Après un dernier regard plein de promesses, Amarïe s'éloigna enfin au galop. Elle se posta alors aux côtés d'Aradan à qui elle exposa le plan de Theoden et l'objectif qui était le leur : atteindre les portes de la Cité Blanche le plus rapidement possible.

Theoden, qui se tenait à présent face à ses troupes, observa l'armée qui, en ce jour qui scellerait sans doute leurs destin, était sous son commandement.

- Debout, scanda le rohirrim. Debout, cavaliers de Theoden ! Les lances seront secouées, les boucliers voleront en éclats ! Une journée de l'épée ! Une journée rouge, avant que le soleil ne se lève !

Amarïe observa de sa position comment le fils de Thengel haranguait les millers de cavaliers réunis sous la bannière du Rohan.
A son tour, elle se tourna vers les siens et se redressa afin de s'adresser à eux, peut-être pour la dernière fois.

- Mes amis, mes frères, commença la jeune femme. Vous m'avez suivi jusqu'ici sans jamais remettre en question mes décisions. Je vous ai éloigné de vos familles, je vous ai demandé de mettre vos vies en danger alors que nous courrions à une mort certaine ! Pourtant vous vous êtes toujours tenus à mes côtés ! Peut-être est-ce là la dernière fois que je m'adresse à vous en temps que capitaine, peut-être que nous ne reverrons jamais les beautés de notre belle cité, ni le soleil se coucher sur l'océan ! Oui ! Nous mourrons sans doute aujourd'hui, mais si tel est notre destin, alors je serais fière de mourir à vos côtés ! Pour Dol Amroth, pour le Gondor !

L'étoile de Belfalas - EomerXOCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant