L'appel du Gondor

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09 Mars 3019 du Troisième Âge - Edoras :

Amarïe avait transmis ses ordres en milieu de matinée : le campement devait être levé et les hommes de Dol Amroth devaient quitter Edoras et le Rohan avant que le soleil n'ait atteint son zénith.

La jeune femme aux cheveux de feu avait échangé la veille au soir avec Theoden et, malgré tout ses efforts et sa diplomatie, sa discussion avec le rohirrim s'était soldée par une fin de non recevoir : Theoden et le Rohan ne les aideraient pas. Amarïe en avait à présent la certitude.

Elle et ses hommes n'avaient donc plus aucune raison d'attendre, alors ils devaient partir sans plus attendre et regagner Minas Tirith rapidement.

Lorsqu'elle se présenta devant Aragorn, celui-ci se tenait assis au sommet d'une des tours de gué qui composaient les remparts de la cité rohirrim. La veille, l'homme y était resté des heures. sans doute y avait-il passé la nuit, malgré la fraîcheur qui s'abattait sur Edoras lorsque le jour venait à tomber. Il y observait les sommets des Ered Nimrais en quête d'un signe, guettant un appel qui ne venait pas.

- Mithrandir devrait avoir atteint Minas Tirith à présent, l'interrompit-elle.

L'homme reporta son attention sur elle et Amarïe cru déceler, l'espace d'un court instant, de la tristesse dans son regard gris. Le descendant d'Isildur porta sa pipe à sa bouche avant d'expirer une épaisse fumée grisâtre dont les volutes vinrent disparaître dans l'atmosphère.

- Vous nous quittez, affirma le fils d'Arathorn.

Ce n'était ni une question ni une accusation. Pourtant Amarïe se sentait coupable. Coupable d'avoir échoué, coupable de ne pas attendre les trois chasseurs, coupable d'abandonner. Mais elle ne pouvait plus attendre.

-  Nous quittons Edoras ce matin, acquiesça la princesse de Dol Amroth. Je suis navrée de ne pas attendre plus longtemps. Je crains que nous ayons déjà trop tardé.
- Vous n'avez pas à vous justifier auprès de moi Amarïe, lui fit-il remarquer. Moi-même j'ai souhaité rallier Minas Tirith dès que les plans de Sauron nous ont été dévoilés.
- Pourquoi être resté, demanda la rousse. Je veux dire... pourquoi n'avez-vous pas suivi votre première intuition ?
- Car l'espoir est le pilier du monde, répondit le brun. J'ai l'infime espoir que Theoden change de position et que le Rohan se rallie à notre cause.
- Je ne suis plus capable de croire en Theoden, avoua Amarïe. J'ai tenté de le convaincre hier mais je n'ai aucune crédibilité à ses yeux... Peut-être ai-je tors, mais je n'attendrais pas plus longtemps : je dois être présente auprès de ma famille et de mon peuple. C'est là qu'est ma place.
- Alors soyez prudente, lui sourit gentiment le descendant d'Isildur. Nous nous reverrons très rapidement, j'en ai l'intime conviction.
- Je l'espère, souffla la plus jeune avant de se détourner du brun.

La fille d'Imrahil descendit calmement les escaliers en bois et, lorsque ses pieds foulèrent à nouveau la terre, soupira, loin d'être convaincue par le chemin qu'elle s'apprêtait à prendre. Malgré tout, elle prit la direction du palais de Meduseld car elle devait y annoncer leur départ, et avoir un ultime face à face avec Theoden.

Lorsque la jeune femme passa les portes grandes ouvertes de la salle du trône, le fils de Thengel discutait avec son second, Gamelin, devant une table sur laquelle était disposait une carte du royaume. Eowyn et Eomer se tenaient à quelques mètres de là et discutaient ensemble tandis que Legolas, adossé contre un pilier, observait silencieusement un point invisible alors que quelques rohirrim allaient et venaient dans le palais. Tous portèrent leur attention sur la princesse de Dol Amroth à son entrée.

- Ma dame, la salua le souverain.
- Roi Theoden, répondit-elle poliment en s'inclinant légèrement. Je suis venue vous annoncer que nous quittons Edoras ce matin.

L'étoile de Belfalas - EomerXOCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant