L'étoile de Belfalas - EomerXOC

Avenir incertain

15 Mars 3019 du Troisième Âgé - Minas Tirith, Gondor :

Lorsqu'Elphir regagna la Maison des Guérisons, il y trouva sa soeur, assoupie au chevet de Faramir. Il soupira alors.

- Notre jeune dame n'a pas chômé et nous a été d'une grande aide, lui annonça Ioreth qui veillait elle aussi sur le gondorien. Elle s'est assoupie il y a peu cependant, elle doit être épuisée.

La vieille dame avait tout à fait raison : Amarïe avait grandement besoin de se reposer. La longue route qu'elle avait parcouru sans repos depuis Dunharrow, la bataille qu'ils venaient de gagner au prix de nombreuses pertes et la blessure presque fatale qu'avait subi leur cousin avaient épuisé toute son énergie. Son père avait exigé qu'elle se repose lorsque l'état de Faramir s'était légèrement amélioré, mais la jeune femme avait ignoré la remarque de son ainé et était restée à la Maison des Guérisons afin d'y apporter son aide.
Son père, ses frères et lui-même n'avaient pu insister. Ils ne purent même pas rester car de nombreuses tâches les attendaient : faire le compte des pertes humaines et matérielles subies par Minas Tirith et Dol Amroth, compter les blessés, faire un état des lieux des dégats subis par la cité gondorienne... Ils avaient été obligés de laisser Amarïe et son opiniatreté aux bons soins de Ioreth.

- Je vous remercie Ioreth, répondit le prince avant de s'agenouiller près de sa cadette.

Il posa sa main sur l'épaule de la plus jeune et, avec douceur, la secoua, obligeant celle-ci à ouvrir les yeux, quoique péniblement. Ce fut un regard rempli de brume et de fatigue qu'elle posa sur son frère en se redressant.

- Tu dois te reposer Amarïe, murmura le brun. Tu peux prendre mes quartiers, je vais t'y accompagner.

La jeune femme aurait aimé refuser mais elle n'en eut pas la force. Elle devait se rendre à l'évidence : elle avait épuisé toutes ses forces et fermer les yeux quelques heures ne lui ferait pas de mal. Avec difficultés, entre douleur et fatigue, elle se redressa avec l'aide d'Elphir et se laissa guider par celui-ci.
L'héritier de Dol Amroth la quitta peu de temps après l'avoir amené dans ses quartiers. Amarïe trouva la force de s'y faire un brin de toilette, se défaisant du sang et de la crasse qui souillaient toujours sa peau, avant de s'allonger dans le lit au draps blancs. Sans doute avait-elle déjà sombré dans un sommeil profond avant même d'avoir déposé sa tête sur l'oreiller duveteux.

De son côté, Elphir descendit aux écuries où il retrouva ses deux frères en compagnie d'Aradan. Face à l'absence d'Amarïe, son second avait pris le commandement de la cavalerie de Dol Amroth.

- Te voilà, s'exclama Erchirion à son entrée. Aradan vient de terminer de nous exposer les pertes de notre cavalerie.
- Quel en est le bilan, demanda le plus âgé en s'adressant au second d'Amarïe.
- Par je ne sais quel miracle nous n'avons perdu que cinq hommes, annonça le brun.
- Bien que cela soit déjà trop, cette bataille a été une véritable boucherie, ajouta Amrothos.
- Amarïe a su être stratégique et prudente, acquiesça Elphir. Elle a assuré la sécurité de ses hommes.
- Votre soeur a fait preuve d'un grand courage depuis que nous avons quitté Dol Amroth, ajouta Aradan. Elle est une meneuse d'hommes, je peux en attester.
- Pourtant Amarïe aurait pu compter parmi nos victimes, expliqua Erchirion. Il aura fallu l'intervention du Troisième Maréchal de la Marche de Rohan pour que ce ne soit pas la cas.

Ses frères posèrent sur Erchirion un regard interrogatif, invitant silencieusement celui-ci à poursuivre.

- Il l'a sauvé, répondit Erchirion. Je l'ai vu de mes propres yeux. Elle allait être abattue par un de ces sauvages du Sud mais Eomer du Rohan s'est interposé à temps.
- Ce rohirrim la suit comme son ombre ce qui est des plus inquiétant, grimaça Aradan.
- Je ressens beaucoup de rancoeur dans tes paroles, intervint Elphir. Lui a-t-il manqué de respect ? S'est-il passé quelque chose au cours de ces dernières semaines ?