A l'aube du cinquieme jour

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04 Mars 3019 du Troisième Âge - Plaine du Gouffre de Helm :

Ils étaient peu nombreux, beaucoup étaient tombés au combat. Pourtant, ils se battaient encore, gardant espoir malgré la situation désespérée dans laquelle ils se trouvaient.
D'une pression de jambes, Amarïe indiqua à sa monture de faire demi-tour. Elle se retrouva alors face à ses hommes.

- Hommes de Dol Amroth, si nous devons mourir aujourd'hui alors je serai fière de mourir à vos côtés, hurla Amarïe.

Les cavaliers de la Baie de Belfalas crièrent à l'unisson, de rage et d'approbation. Ces simples mots leur remirent du baume au cœur et ils continuèrent à se battre contre les serviteurs de Saroumane, plus déterminés que jamais.

Ils tinrent de longues minutes bien que, petit à petit, les pertes dans les rangs des hommes se faisaient un peu plus lourdes.
Mais alors que tout espoir semblait perdu, une silhouette éclatante apparue à l'horizon.
Amarïe le reconnut alors, car il était déjà venu plusieurs fois en visite dans la Citadelle de la Mer. Son père écoutait toujours ses conseils et elle-même aimait s'instruire à ses côtés lorsqu'elle le pouvait : Gandalf, ou Mithrandir comme elle avait l'habitude de l'appeler.
Juché sur le dos d'un étalon blanc comme la neige, il venait d'apparaître au Nord de la plaine de Helm. Et, rapidement, il fut rejoins par un homme dont l'armure en cuir était semblable à celle que portait Theoden.
La ligne d'horizon s'assombrit lorsque le mage et l'inconnu furent rejoins par des centaines de cavaliers portant les étendards du Rohan. L'homme, qui devait être un commandant important, brandit sa lame avant d'élancer sa monture au grand galop vers leurs positions, rapidement imités par près de six cents cavaliers.

La peur changea subitement de camp et la bataille, qui semblait perdue, bascula définitivement en faveur du peuple des hommes.
Portée par un élan soudain et difficile à contenir, Amarïe se fraya un chemin parmi les monstres toujours moins nombreux, tranchant de sa lame leurs membres.
Son regard tomba alors sur Theoden et elle remarqua bien vite que le souverain rohirrim semblait en difficulté, assailli de tous les côtés et sans grand renfort à proximité. Elle élança alors son cheval dans sa direction et réussit à percer le cercle de monstres qui entourait à présent le descendant d'Eorl.
Son intrusion sembla détourner un instant l'attention de leurs ennemis et Amarïe et Theoden profitèrent de ce moment d'égarement pour abattre leurs lames à l'unisson et, rapidement, les sbires de Saroumane s'enfuirent.

- Faites-moi penser à vous remercier si on sort vivant de cette bataille, s'exclama Theoden.
- Je crois que nous allons survivre, souffla Amarïe avant d'observer autour d'elle.

Orcs et huruk-hai tentaient de s'enfuir, mais c'était sans compter sur la rage des soldats qui ne faisait preuve d'aucune pitié.

- Victoire, scanda Theoden. A nous la victoire !

Bientôt, la plaine de Helm se trouva jonchée de cadavres, principalement d'orcs et d'huruk-hai mais aussi, et malheureusement, d'hommes valeureux qui avaient perdu la vie pour défendre leur liberté.
Mais ils avaient réussi à déjouer le destin. Ils avaient vaincu.

Soulagée, Amarïe soupira avant de flatter l'encolure de sa courageuse monture. Elle rengaina son épée et observa son armure à présent couverte de sang noir. Le sang de leurs ennemis.

- C'est une surprise de vous voir ici Amarïe, l'interrompit une voix qu'elle connaissait bien.

La jeune femme se redressa en entendant cette voix qui lui était familière. Elle reporta son regard sur le mage qui se tenait devant elle, tout de blanc vêtu.

- Mithrandir, le salua-t-elle en souriant. Vous êtes arrivé à point nommé.
- C'est tout à fait vrai, acquiesça ce dernier avec amusement. Quand à vous, j'ai hâte d'entendre les raisons de votre présence ici. J'imagine que votre père est à Dol Amroth ?
- Je suis venue seule avec mes hommes, répondit la jeune femme. Mon père ne pouvait pas quitter le Gondor, la situation est critique.
- Effectivement, ajouta le magicien. Mais je suis heureux d'apprendre que le Rohan n'a pas fait face seul.

Amarïe ne put que lui sourire. Ils furent alors rejoins par Aragorn qui accueilli Gandalf par une accolade qui trahissait son soulagement.
Ils regagnèrent ensuite la forteresse de Helm où était déjà remonté Theoden. Ce dernier était en grande discussion avec Gamelin et l'homme qui s'était tenu aux côtés de Gandalf lorsque celui-cieux était apparu.

- Je pensais que vous ne viendriez plus, s'exclama Theoden en voyant Gandalf approcher.
- Votre neveu et ses hommes n'avaient pas quitté le Rohan mais ils ont été plus difficiles à trouver que je ne le pensais, expliqua le magicien.
- Mais vous êtes là et c'est bien le plus important, ajouta Aragorn. Je suis soulagé de vous savoir de retour.
- Mes hommes seront toujours là pour notre roi et notre royaume, répondit l'homme. Mais je suis heureux d'apprendre que les nôtres n'ont pas fait face seuls.

Le Maréchal de la Marche sourit à Aragorn avant que son regard ne se porte sur Amarïe qui s'était tenue en retrait et en silence.
Le magicien remarqua alors que l'attention du neveu de Theoden s'était portée sur la jeune femme. Il crut alors bon d'intervenir.

- Il est vrai que nous n'avons pas fait les présentations, commença Gandalf. Eomer, Troisième Maréchal de la Marche, fils d'Eodmund et de Theodwyn, laissez-moi vous présenter Amarïe, fille d'Imrahil et Elenor, princesse de Dol Amroth et capitaine de sa cavalerie.

Eomer. Elle pouvait maintenant mettre un prénom sur cet homme qu'elle observa plus attentivement. Il était grand et de carrure athlétique. Son visage était plutôt doux, encadré par de longs cheveux châtains auxquels venaient se mêler quelques mèches blondes foncées. Il était jeune, c'était indéniable, sans doute à peine plus âgé qu'elle de quelques années mais il ne devait pas avoir atteint les trente ans.
Ses yeux de couleur noisette étaient clairs et expressifs, sa bouche cachée par une fine barbe. C'était un bel homme et, à en juger par son statut de Troisième Maréchal de la Marche, un excellent guerrier, fort et intelligent, car c'étaient les qualités nécessaires pour diriger des hommes.

- Le Gondor est donc venu, répondit Eomer, surprit. Je n'aurais jamais parié sur une aide venant de l'Est.
- Ce n'est pas sur ordre de mon oncle l'Intendant du Gondor que j'ai pris la route du Rohan, se permit de préciser la plus jeune. Je ne suis cependant pas étonnée que notre présence ici vous surprenne. Si ça n'avait été Dol Amroth, le Gondor n'aurait sans doute pas envoyé de troupes. Je crains que nos armées ne soient à l'aube d'une bataille cruciale.

Eomer observa à son tour la jeune femme. Malgré le sang et la boue qui recouvraient son armure, il émanait de sa personne une lumière peu commune et peu répandue que le jeune rohirrim avait immédiatement remarqué. S'il ne pouvait réellement voir les courbes de la dénommée Amarïe, il devina aisément qu'elle possédait un corps tonique et fin. Ses longs cheveux couleur de feu étaient noués en une tresse qui caressait la cambrure de son dos. Ses yeux, telles deux malachites, illuminaient son visage aux traits fins et féminins. Elle était une guerrière, une combattante qui avait risqué sa vie et celle de ses hommes pour prêter main forte aux siens, pourtant, derrière son armure se laissait deviner la grâce et l'élégance de la fille d'Imrahil, princesse de Dol Amroth, représentante de son peuple.

- Je crains que ce ne soit effectivement le cas, acquiesça Gandalf, la mine sombre. Il nous faut nous rendre en Isengard afin de confronter Saroumane à sa traîtrise, il connaît les secrets du seigneur sombre. Vous nous raconterez les raisons de votre présence ici en chemin Amarïe.

La jeune femme aux cheveux de feu acquiesça. Theoden donna ordre de rassembler les corps de rohirrim et gondoriens tombés au combat afin qu'un tertre soit érigé et qu'ils y reposent en paix. Les dépouilles des monstres de Saroumane devaient également être rassemblées puis brûlées.
Les rohirrim, soldats, femmes et enfants, devraient ensuite regagner Edoras pendant que leur souverain, son neveu, Gandalf, Aragon, Legolas, Gimli et Amarïe prendraient la route de l'Isengard.
La fille d'Imrahil délégua le commandement de ses hommes à son second Aradan, lequel protesta premièrement lorsque la plus jeune lui indiqua sa prochaine destination. Il insista pour l'accompagner mais Amarïe avait besoin de lui pour guider les leurs jusqu'à Edoras où elle les rejoindrait ensuite.

Le soleil atteignait son zénith lorsqu'ils quittèrent la Gorge de Helm en direction de l'ouest. Si la route se déroulait sans encombre, ils devraient avoir atteint les portes de l'anneau d'Isengard le lendemain.

Alors, ils pourraient confronter Saroumane et ses immondices.

L'étoile de Belfalas - EomerXOCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant