L'étoile de Belfalas - EomerXOC

Le rassemblement du Rohan

11 Mars 3019 du Troisième Âge - Dunharrow :

Il leur avait fallu seulement quelques heures de chevauchée pour atteindre la vallée de Val de Hart et les fortifications de Dunharrow, cachée au coeur des Ered Nimrais.
Les cavaliers du Rohan et de Dol Amroth s'étaient mis en selle dès les prémices de l'après-midi, deux jours plus tôt. Quelques femmes avaient chevauché avec eux car il était de coutume qu'elles accompagnent les hommes jusqu'au point de rassemblement défini par Théoden.
Eowyn était de celles-ci. Durant la traversée des terres rohirrim, Amarïe avait longuement discuté avec la nièce de Théoden. La blonde lui avait alors avoué la peur qui tiraillait ses entrailles. Elle était effrayée à l'idée qu'il arrive quoique ce soit à son frère ou à son oncle. Elle avait également peur que les évènements viennent à tourner en leur défaveurs et qu'elle ne parvienne pas à sauver son peuple. Car, dès lors que Theoden aurait pris la route de Minas Tirith, Eowyn devrait gérer l'Intendance du Rohan en son absence. La rohirrim était également frustrée de ne pas pouvoir les accompagner jusqu'aux portes de la Cité Blanche, de ne pas pouvoir se battre aux côtés des siens.
Amarïe avait écouté celle qu'elle considérait à présent comme une amie. Elle avait tenté de la rassurer alors qu'elle-même n'était pas des plus sereine. La princesse de Dol Amroth la comprenait, et comment aurait-il pu en être autrement ? Si elle avait été dans pareille situation, comment aurait-elle pu accepter d'être mise ainsi à l'écart ? Cela n'était ni acceptable ni supportable. Pourtant, Eowyn n'avait pas le choix car sa famille et son peuple comptaient sur elle.

Le lendemain de leur arrivée au Val de Hart, les troupes arrivèrent au compte goute. Les hommes de la Fenmarche furent les premiers à rejoindre les deux milles hommes partis d'Edoras et du Fold. Ils étaient au nombre de six cents. Dans l'après-midi, ce furent les hommes de l'Estfold et du Wold qui pénétrèrent la vallée de la Snawburna, avec respectivement mille et quatre cents guerriers supplémentaires, portant ainsi l'armée du Rohan au nombre de quatre milles lances et épées.
Les heures défilèrent et, avec, l'inquiétude d'Amarïe augmenta. Car, pour l'instant, aucune nouvelle d'Eomer et de ses hommes. Pourtant, Theoden avait été clair : ils quitteraient Dunharrow à l'aube. Alors la jeune femme se tenait à l'écart et observait la vallée en contre-bas, guettant le moindre mouvement à l'horizon.

- Il va venir, l'interrompit la voix aérienne d'Eowyn. Ne vous inquietez pas.

La rousse tourna un instant son regard sur la nièce de Theoden avant de le reporter au loin.

- De qui parlez-vous, demanda innocement la gondorienne.

Elle entendit la blonde pouffer avant de s'approcher pour se positionner à ses côtés.

- Ne venez pas me faire croire que le fait que mon frère n'ait pas encore regagné Dunharrow n'est pas l'objet de votre inquiétude, se moqua la rohirrim. Et que vous ne guettez pas l'horizon à sa recherche.

La moue qu'Amarïe lui adressa ne fit que provoquer un nouveau rire chez la nièce de Théoden.

- Je suis de nature inquiète, répondit la fille d'Imrahil.
- Vous n'avez pas à vous en faire, mon frère est un excellent guerrier et un cavalier adroit, continua-t-elle. Lui et ses hommes arriveront avant la tombée de la nuit.

Alors, comme s'ils avaient entendu les derniers mots de la princesse du Rohan, une armée de plus de mille hommes pénétra le Val de Hart. Amarïe reconnu immédiatement la silhouette du frère d'Eowyn.

- Qu'est-ce que je vous disais, ajouta la blonde.
- Je pourrai penser que vous lisez l'avenir, se moqua à son tour la rousse.
- L'avenir non, lui sourit-elle. Mais je sais reconnaître les signes de l'amour quand ils sont sous mon nez.

Le rouge monta aux joues de la jeune femme aux cheveux de feu qui reporta son regard à l'horizon.

- Je n'aime pas votre frère Eowyn, répliqua Amarïe.
- Vous êtes aussi aveugle que lui dans ce cas, répondit Eowyn. Ou vous refusez de voir l'évidence.
- Nous nous connaissons seulement depuis quelques jours, l'interrompit la princesse de Dol Amroth.
- Cela n'a aucune importance, rétorqua la blonde. Les sentiments ne peuvent se contrôler.