A ceux qui sont tombés - Partie 2

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06 Mars 3019 du Troisième Âge - Edoras :

L'attention de tous ceux qui les entouraient s'était reportée sur le duo de semi-homme qui s'était remis à danser et à chanter sur la table.
Amarïe avait profité de cet instant de répit pour s'éclipser à l'écart de cette agitation.
Elle serpenta entre les tables jusqu'à rejoindre Gandalf qui se tenait toujours en retrait et observait avec amusement le spectacle que donnaient les deux hobbits. Pourtant, il lui semblait également préoccupé.

- Vous défileriez-vous, se moqua gentiment le magicien.
- J'ai joué ma partition, se défendit-elle. Et je dois avouer que je préfère leur laisser le devant de la scène.

Gandalf acquiesça avant de porter sa pipe à sa bouche barbue. Il inspira profondément puis expira une fumée blanche à la forte odeur de tabac. Son visage parut alors s'assombrir à nouveau.

- Vous semblez préoccupé, ajouta Amarïe.
- Vous avez toujours été vive d'esprit, répondit l'Istari.
- Puis-je connaître les raisons de votre inquiétude, insista la jeune femme.
- Je suis inquiet pour Frodo, avoua le mage blanc. Les dernières nouvelles remontent à bien des jours.
- Je suis certaine qu'il va bien, souffla Amarïe.
- Mais nous n'en avons pas la certitude, grimaça Gandalf.
- Il le faut pourtant, répondit la fille d'Imrahil. Et si tel était le contraire, nous le saurions malheureusement. Nous ne devons pas perdre espoir.

L'Istari garda un instant le silence avant de retrouver le sourire.

- Vous tenez votre optimisme de votre mère, c'est évident, affirma le mage. Bien que votre père ne soit pas l'homme le plus pessimiste que je connaisse.

La cadette d'Imrahil ne put que sourire avec tristesse. Un changement que Gandalf remarqua immédiatement. Le simple fait d'avoir fait allusion à sa famille avait fait remonter l'angoisse de la jeune femme alors qu'elle avait réussi à ne pas y penser depuis qu'elle avait quitté sa chambre.

- Je suis certain que votre père et vos frères se portent bien, la rassura-t-il.
- Je le pense aussi mais pour combien de temps, grimaça la plus jeune.
- La guerre est effectivement à nos portes, ajouta l'Istari.
- Elle est aux portes du Gondor depuis déjà des décennies, lui fit remarquer Amarïe avec une certaine amertume. Pensez-vous que nous pourrons compter sur un appui du Rohan lorsque le Gondor sera attaqué ?
- J'ignore quelle sera la décision de Theoden, répondit Gandalf. Il est un homme sage mais la peur de mettre les siens en danger pourrait le contraindre à ignorer la menace plutôt que la confronter.
- Mais le Rohan ne sera pas épargné si le Gondor tombe, ni le reste de la Terre du Milieu, lui signifia la jeune femme.
- Vous prêchez un convaincu jeune fille, lui sourit-il. Mais je pense que vous avez un rôle à jouer ici.
- Que voulez-vous dire, l'interrogea alors Amarïe.

Mais elle n'obtint en unique réponse qu'un sourire énigmatique avant que le magicien ne la plante là, seule avec ses nombreuses questions.
Qu'avait-il voulu dire exactement ? Comment pourrait-elle influer en quoique ce soit sur la décision que prendrez les rohirrim ?
Lasse de se poser tant de questions qui devraient à priori rester sans réponses, la fille d'Imrahil soupira et observa autour d'elle. Les deux hobbits continuaient à amuser la galerie avec leurs chansons et danses alors que, assis autour d'une table, l'étonnant duo composé par Gimli et Legolas s'adonnait à un concours de boisson accompagnaient par plusieurs de ses hommes et de rohirrim. Aradan semblait lui aussi participer et Eomer, qui se tenait près du tonneau de bière, remplissait et distribuait les pintes à chacun des compétiteurs.
Il commençait à faire beaucoup trop chaud pour que ça en soit supportable. Alors la jeune femme décida de sortir pour reprendre ses esprits à l'air frais.

A peine eut-elle franchi la porte du palais que la bise nocturne vint caresser son visage. Amarïe soupira avant d'observer l'horizon. La nuit s'était abattue depuis déjà quelques heures sur la cité rohirrim mais les pics des montagnes Blanches se distinguaient facilement au loin. Le ciel était dégagé et parsemé d'étoiles qui étincellaient de leur lumière pure. La lune, presque pleine, éclairée de ses rayons argentés les vastes pâturages qui s'étendaient au nord d'Edoras. Le Rohan ne ressemblait à aucune autre terre qu'elle eut foulée.

L'étoile de Belfalas - EomerXOCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant