chapitre 40

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P.d.v. de Fadel

- Je t'ai rapporté de l'eau.

-Merci.

Venait de murmurer une Chantal qui s'est saisi du verre, toujours assise sur cette moquette l'air ailleurs.
Je me suis installé par la suite sur la même position, juste en face pour mieux la sonder et essayer de comprendre ce qui lui passe par la tête en ce moment.

Parce que ça va faire exactement...quatre heures je crois, depuis qu'on devait nous mettre en route avant qu'elle ne fonde subitement en larmes pour m'enlacer avec la phrase: je cite: " je ne peux pas l'épouser, je t'aime Fadel".

Ouais, une phrase si bonne à entendre, je sais et qui eu sur moi l'effet d'une...délivrance si on peut l'appeler comme ça.

Mais à mon avis, tout ceci était bien trop beau pour être vrai alors je me suis réservé de réagir sur le coup.

Simplement parce que ça vient de Chantal et qu'avec elle on ne sait jamais. Elle est bien trop attachée à ses principes sans compter que c'est une femme assez réfléchie dont il n'est pas dans la nature de prendre des décisions à la hâte ou se défiler à la dernière minute comme elle l'a fait.

En tout cas, je suis resté perplexe. Je n'allais qu'en même pas crier victoire pour que plutard dans la journée elle me sorte un : " je ne peux pas faire ça à Lamine, ramène moi à Saint-Louis..."

Donc, sur ce coup, j'ai décidé d'agir le plus prudemment possible avec elle raison pour laquelle, mon tout premier réflexe a été de calmemement la ramener dans la maison, surtout qu'elle était encore en train de pleurer pour ensuite appeler sa mère et lui expliquer qu'on risquait d'arriver en retard.

Et ainsi...je l'ai laissé seule dans la chambre qu'elle occupait pour qu'elle prenne encore une fois le temps d'être seule avec elle-même et mûrement réfléchir à sa décision parce qu'elle est partagée la pauvre...et je la comprends bien malgré tout.

En attendant, de mon côté, j'ai pu appeler au bureau pour que l'assistante m'apprenne que je n'avais pas à m'inquiéter puisque ma mère était venue bosser à ma place et qu'elle gérait tout.

Mdr...dire qu'elle cherchait à me rassurer par cette information qui a exactement l'effet inverse car une chose est sûre maintenant, elle va me tuer, Mously.

Je m'en doutais bien vue que, suite à mon eclipse, elle n'a toujours pas tenté de me joindre mais là, j'en ai ma confirmation; elle ne va pas me rater pour avoir ainsi laissé mon taf sans lui adresser un mot au sujet de l'endroit où je suis et ce que j'y fais.

Mais bon, one life hein!

On s'occupera de ce cas plutard car là, j'ai des choses à mettre au clair avec cette beauté ébène qui s'est apparemment décidé à me faire perdre la tête, elle.

Je la fixais terminer de siroter son verre d'eau et ayant sûrement senti mon regard insistant sur elle, elle a fini par m'adresser le sien, me poussant donc à lui demander sous un ton prévenant:

-Ça va?

Elle me sert un petit hochement de tête en guise de réponse et à moi de reprendre prudemment:

- Donc...on peut se mettre en route, maintenant?

-Oui.

Dit-elle.

Qu'est ce que je vous disais!

Une vraie girouette cette femme!

Dire que je commençais à...

-On peut se mettre en route pour Dakar.

Renchérit-elle pour couper court à mes pensées comme si elle les lisait...

Regrets tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant