chapitre 49

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P.d.v. de Chantal

Je venais de résumer ma situation avec Fadel à Bouchra, non que je suis de nature à m'ouvrir aux gens mais qu'avec toute l'honnêteté avec laquelle elle s'est confiée à moi sur son histoire au complet avec Mael, les choses sont venues tout naturellement, d'autant plus qu'elle est d'une bonne oreille.

Elle m'a écouté avec beaucoup d'attention et quand j'ai terminé de lui raconter l'origine de nos problèmes à savoir notre dispute au restaurant, j'ai vu qu'elle a grimacé comme si j'avais commis une énorme bourde pour de suite me demander:

- Tu veux que je sois honnête à cent pourcent avec toi, Chantal?

-J'ai merdé hein?

Compris-je à son expression pour qu'elle rétorque:

- Tu lui as vraiment dit que c'était pas un domaine de muscles et d'argent et qu'à cet effet t'avais pas besoin de son aide?

A mon tour de grimacer.

C'est vrai qu'en y repensant...

-C'était méchant! Ma mère dit souvent que je manque de tact dans mes dires mais...avoue que d'une part, il avait tort lui aussi de vouloir me forcer son aide.

- En fait...comment te dire...le soucis, c'est que vous avez tous les deux raison mais...

Commence t-elle comme si elle cherchait ses mots qu'elle a apparemment fini par trouver en m'expliquant

-Chantal, tu minimises peut être les motifs de sa colère mais à bien y réfléchir, on peut aisément deviner qu'il a raison d'une part.

-Raison? Donc si je veux voler de mes propres ailes, c'est parce que je ne l'aime pas?

- Non! Bien sur que non et puis tu sais trés bien que ce n'est pas ce qu'il voulait te dire. Chantal, Fadel a connu un divorce difficile: que le bon Dieu te préserve du mal d'être avec la personne qui tu croyais être la bonne, partager sa vie pour au final te réveiller un beau jour aux côtés d'un inconnu. C'est atroce, ça fait douter à la moindre occasion et...et ça fait se méfier.

Comprenant qu'elle me faisait part d'une partie de son vécu, je lui sers un sourire rassurant et compatissant alors qu'elle reprend:

- Si j'en crois à ce que tu m'as raconté, tout ce qu'il voulait c'était sentir ton amour, et en quoi faisant, en t'ouvrant à lui dans une totale transparence: lui faire part de toutes tes difficultés, de toute ta vie et accepter sa main quand il te la tendra, mais non seulement tu as fais tout le contraire mais en plus tu as voulu l'aider lui, toujours sans rien lui dire comme si tu le considérais comme quelqu'un d'intérieur à toi dont tu ne veux rien mais pour qui tu veux faire: tu l'as rabaissé et blessé. C'est pour ça qu'il t'en veux et plus que tu ne le pense même.

J'avais ouvert gros les yeux, en pleine prise de conscience alors qu'elle renchéri:

-Ils sont très peu les hommes avec peu d'estime de soi: et les blesser dedans...ça ne se prend pas à la légère pour certains et s'il est comme son frère...C'est qu'il pense sérieusement à rompre définitivement avec toi.

-Oh non!

Realisai-je.

- Mais Bouchra, je ne voulais pas, je...comment puis-je le rabaisser, lui? C'est Fadel Ndiaye! Par quel magie puis-je toucher à son égo surdimensionné? Il est la confiance en soi incarnée, je n'ai jamais vu un être aussi fan de sa personne: la définition même du narcissisme! Il a sérieusement pu être touché par mes mots? Mes mots à moi, Chantal?

-Quand on aime profondément une personne, elle devient notre faiblesse Chantal. Tu as un réel impact sur lui, tes mots tout comme tes attitudes ont des impacts sur lui, plus que tu ne le penses même!

Regrets tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant