P.d.v. de Bouchra
J'ai dû laisser Mareme seule, dans sa chambre où elle était en conversation téléphonique avec son mari.
Oui, la rencontre s'est finalement bien déroulée et vers dix sept heures, elle est officiellement devenue madame Aidara.
Il fallait la voir, toute souriante, toute contente, sautant limite de joie quand sa mère est venue nous trouver dans sa chambre où elle m'avait rejoint à l'arrivée des invités pour lui demander de la suivre dans la sienne.
Parce que la tradition voulait qu'elle se mette au milieu du lit de sa mère, sous un voile et bougeant le moins possible pendant que leur union se scellait à la mosquée: c'était beau à voir: surtout l'émotion de Mously Sarr qui se lisait très ouvertement dans ses yeux emplis de larmes: j'en ai moi-même versés: c'était trop beau et une chance que je n'ai malheureusement pas eu à mon mariage: et je pense que Mareme serait plus apte à vous raconter ce moment magique...
L'heure qui a suivi, les invités devaient rentrer et tata Oumy est elle-même venue me chercher dans la chambre de mon amie pour qu'on y aille.
Il était évident qu'à la seconde même où ses yeux s'étaient posés sur les jumeaux, il etait pour elle hors de question de me laisser dormir sous leur toit.
Mais il a fallu que Mareme profite de la présence de ses parents pour lui demander ouvertement de me laisser chez eux pour cette nuit, histoire de lui tenir compagnie, jouant sur l'absence de sa sœur en ce jour spécial.
Oui c'était fait exprès parce que plutôt dans la journée, elle m'avait demandé ce qu'il se tramait entre son frère et moi et je lui ai tout raconté...enfin, une partie de l'histoire.
On n'a pas eu le temps d'en discuter plus amplement, toutefois, j'ai senti qu'elle était un peu réticente à l'idée que je sois avec son frère.
Elle m'a même mise en garde sur le fait qu'il était toujours épris du fantôme de son ex et qu'avec lui je risquais fort d'être blessé et de souffrir...chose peut être avérée.
Mais je lui ai fais savoir qu'on n'était pas ensemble, qu'on voulait juste discuter de ce qui s'était passée entre nous et c'est alors qu'elle s'est portée volontaire pour nous aider à nous voir, d'où son intervention auprès de Oumy qui n'a pas eu d'autres choix que me laisser chez eux, même si après, elle m'a appelée au téléphone pour me sommer de bien me tenir et que de toutes façons, on reparlera de toutes cette histoires une fois à la maison...Mdr...
Et c'est ce qui fait que là, maintenant, à vingt et une heures, je suis toujours chez les Ndiaye, installée dans la chambre d'amis au rez-de-chaussée, soit non loin de celle des parents: il faut croire que Mously et Oumy ne s'entendent pas pour rien...
Après le dîner, j'étais dans la chambre de Mareme que j'ai dû quitter pour lui laisser un peu plus d'intimité avec son époux.
J'allais ainsi rejoindre la pièce que je devais occuper quand en dépassant le séjour, Fadel m'interpelle pour que je me joigne à leur petit groupe qui jouait aux cartes.
Groupe composé par lui-même, ses parents, son frère et...bien-sûr Elisa qui a préféré rester pour le dîner à défaut de rentrer avec les autres invités parce qu'elle n'aimait pas les poissons frits préparés chez Zahra pour ce soir.
J'avoue qu'il était de loin plus plaisant de rester avec eux plutôt que de m'enfermer seule dans une chambre, seulement...
Seulement je savais que je n'allais pas du tout apprécier cette vue d'une Elisa collée à Mael à l'épaule duquel elle avait la tête posé pour donner l'image du couple assumé qui ose s'exposer de la sorte devant les parents et qui me rappelle à quel point je suis stupide.