Ils étaient toujours venus à deux. À chaque fois, pour leur porter à manger ou les ramener dans leur cellule, leurs ravisseurs étaient à deux. Ils ne les contraignaient jamais. Du moins pas physiquement. C'était toujours Randy qui s'approchait. Il aurait été aisé pour Steve, comme pour Catherine, de le neutraliser. Mais ni l'un ni l'autre n'aurait été assez rapide pour neutraliser également Donna, qui se tenait toujours à bonne distance, avant qu'elle ne tire sur l'un d'entre eux en représailles. Alors ils avaient été contraints de ronger leur frein. Pour Steve, ça avait été très frustrant et pénible de ne pas pouvoir agir pour sortir Catherine de cet enfer.
Alors quand Randy avait franchi, seul, la porte de leur cellule, Steve lui était tombé dessus, sans sommation, sans retenue, lui assénant un coup de poing dans la mâchoire. D'après l'hématome déjà naissant, ce n'était pas le premier coup que l'homme avait reçu au visage ce jour-là. Steve ne s'était pas attardé pour s'interroger sur cet acte. Avant même que Randy ne touche le sol, inconscient, Steve avait attrapé la main de Catherine et l'avait entraînée hors de leur cellule. La peur au ventre, sursautant à chaque néon frémissant, à chaque bruit, réel ou non, ils avaient navigué, main dans la main, jusqu'à finalement trouver la sortie.
Une fois dehors, ils avaient immédiatement rejoint le couvert de la jungle voisine, choisissant la course pour mettre le plus de distance possible entre eux et là-bas, peu importe la direction. Ils avaient tenu ce rythme jusqu'à ce que le souffle manque et qu'ils soient contraints de ralentir. Cela leur permit de prendre le temps d'observer leur environnement. Ne reconnaissant rien, ils étaient rapidement arrivés à la conclusion qu'ils étaient perdus. Se fiant à leur instinct, ils avaient continué à avancer à l'aveugle, finissant par trouver un petit ruisseau de montagne. Ses eaux, fraîches et claires, furent une aubaine pour Steve et Catherine, qui prirent le temps de se désaltérer, de se rafraîchir et de se débarbouiller un peu. Après quoi, ils décidèrent de suivre son cours vers son aval, sachant qu'il s'agissait là de leur meilleure chance de trouver de l'aide.
Malheureusement, après des heures de marche sur ce terrain accidenté, jouant du coude agar ils avaient décidé de rester, dans la mesure du possible, là où la végétation était la plus dense pour rester dissimulés, ils n'avaient rencontré toujours aucune trace de civilisation. Leur volonté de mettre un terme le plus tôt possible à toute cette histoire était grande. Mais leur épuisement l'était plus encore. Surtout celui de Catherine. À la tombée de la nuit, ils avaient alors trouvé refuge dans une petite cavité, dernier vestige d'un tunnel de lave qui avait désormais disparu sous l'effet de l'érosion, qui bordait le lit de la rivière.
Après avoir avalé la dernière moitié de la dernière barre de céréales de Steve, Catherine s'était endormie à peine elle s'était installée, allongée à même le sol en basalte, recroquevillée sur le flanc, ses deux mains sous sa tête pour faire office d'oreiller. Les tremblements avaient cessé dès que Steve s'était installé derrière elle, l'enveloppant de ses bras, la serrant contre lui pour lui faire profiter de sa chaleur temporelle. Mais son corps frissonnait toujours malgré les caresses vigoureuses mais tendres de Steve sur son bras, son flanc, son ventre...
Il y arrêta sa main quelques instants, repensant aux événements de ces dernières heures et surtout à leur déclenchement, survenu ce qui était a priori le matin de cette journée. La savoir prisonnière des Sutter, à la merci de ces deux psychopathes, était devenu insoutenable pour Steve lorsque, à nouveau prise de violentes douleurs abdominales, Catherine, en constatant des traces de sang sur son pantalon, à l'entrejambe, avait complètement paniqué. Elle s'était mise à pleurer et à débiter des paroles que Steve ne comprenait pas, au début. Après une hasardeuse tentative pour la rassurer, Catherine lui avait répondu, la voix tremblante de peur, le regard pétillant de terreur, que ces pertes n'avaient rien à voir avec ses règles. Alors il s'était surpris à calculer. Calculer le temps passé depuis la dernière fois qu'elle les avait eues. Et il avait compris.

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La Perle Rare
Fanfiction[PHÉNOMÈNES - Partie 1] - J'ai demandé à la scientifique de chercher une correspondance avec un éventuel parent. - Un nom est ressorti ? - Oui. Et c'est pour ça que je suis ici. Duke tourna alors les pages du dossier, toujours dans les mains de Stev...