- Attention, avertit Steve. Tu es trop statique sur tes jambes.
Aussitôt, Melany retrouva de la mobilité et commença à se servir de tout son corps, ne se contentant plus de parer les attaques de son père avec ses bras, acceptant de se baisser, de plier les genoux, de faire un pas de côté pour esquiver.
- Bien, sourit Steve.
Il redoubla alors l'intensité de ses assauts. Melany, surprise mais pas étonnée, se retrouva subitement en peine face à ce soudain changement de rythme. Il lui fallut un petit moment pour chasser la panique de ses gestes. Elle resta tout de même en position de défense. Position qu'elle avait occupée depuis le début de sa séance d'entraînement avec son père. Mais il fallait que cela cesse. Prochainement. Rapidement. Urgemment ! Un point de côté commençait à émerger flanc gauche, le manque d'air se ferait bientôt sentir et elle ne pourrait plus se défendre. Elle serait donc contrainte d'abandonner. Il en était hors de question ! Pas encore.
Ces séances d'entraînement étaient devenues légion depuis un mois. Chaque week-end, elle après son footing aux aurores et lui après son bain matinal, Steve apprenait à Melany quelques techniques de combat. Puis, à la fin de la séance, le père et la fille s'affrontaient âprement. Et jusqu'à ce jour, l'adolescente n'avait remporté aucun de ces duels au sommet. Ce dimanche matin, l'issue semblait la même.
Le combat dura encore un peu, Melany fournissant tous les efforts possibles pour retarder l'échéance inévitable. Puis Steve commença un coup dirigé vers le visage de sa fille. Melany, dans un réflexe venu d'ailleurs, saisit le poignet de son père, pivota sur ses hanches pour lui tourner le dos, saisissant alors son bras avec sa seconde main. Lancée et aidée par l'inertie de l'attaque initiale, elle parvint à projeter son père au sol. La prise aurait été parfaite... si l'adolescente n'avait pas également fini au sol, entraînée par le poids de son adversaire.
- Oh non... C'est dommage, s'apitoya Steve quand Melany s'effondra sur lui.
Père et fille se relevèrent en époussetant le sable de leurs vêtements, riant.
- Tu as été tellement surprise par ta propre action que tu t'es arrêtée en cours de route. En te campant sur tes jambes et en gainant là, et c'était bon, conseilla Steve en mimant la posture. Mais pour la beauté du geste, je t'accorde le nul.
- Quoi ?! Juste le nul ?! s'indigna Melany. Non ! Je ne suis pas d'accord. Ça mérite la victoire !
Steve voulut défendre son nul quand Catherine arriva, le téléphone de Steve dans la main, le téléphone sonnant.
- C'est le gouverneur, annonça la jeune femme.
Steve attrapa sa serviette abandonnée sur une des chaises du salon de jardin pour s'essuyer le visage avant de récupérer son téléphone, non sans oublier de déposer un baiser sur la joue de sa petite amie.La conversation avec le gouverneur fut brève. En raccrochant, Steve se tourna vers Catherine.
- Un adolescent a disparu. Denning nous veut tous sur le pont.
***
Lorsque Steve frappa à la porte, une boule lui serrait l'estomac. Elle avait déjà pesé durant tout le trajet.
Steve n'avait pas choisi ce travail pour ces avantages. Il n'allait pas mentir. Arrêter les méchants, sauver des vies et rendre le monde meilleur étaient très gratifiants. Même s'il n'avait pas non plus choisi ce travail pour cette raison, la paye, en tant que chef d'une unité policière d'élite, était plutôt confortable. Mais la contrepartie était acerbe. Tous les jours, Steve était confronté à ce que l'humanité faisait de pire. Il côtoyait la mort, la violence, la cruauté. Au nom de la cupidité, l'avarice, la jalousie, la stupidité aussi, les sacrifices qu'il devait faire étaient légion : heures de sommeil perdues, week-ends raccourcis, moments partagés avec Catherine et désormais Melany interrompus.
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La Perle Rare
Fiksi Penggemar[PHÉNOMÈNES - Partie 1] - J'ai demandé à la scientifique de chercher une correspondance avec un éventuel parent. - Un nom est ressorti ? - Oui. Et c'est pour ça que je suis ici. Duke tourna alors les pages du dossier, toujours dans les mains de Stev...