Ses pas.
Un rythme régulier.
Il va me trouver. C'est lui qui a tiré. Mon corps tremble sous mon lit. C'est la pire cachette, j'en ai conscience. En espérant que la pénombre de la nuit soit mon alliée. Le sang de mes parents tâche le sol. J'ai des morceaux de leurs cervelles accrochés dans mes cheveux. L'odeur âcre de ce liquide rouge me donne la nausée.
Je revois encore son bandana noir encerclant son visage et cette capuche qui cache l'autre partie. Il savait très bien ce qu'il faisait, mais pourquoi a-t-il hésité face à moi ? Il était comme paralysé face à ma peur. Avec mes parents, aucune incertitude ne l'a traversé. Comme un robot, tous ses gestes étaient mécaniques et précis.
Le sol grince.
Je pose mes mains sur ma bouche.
Il arrive et cette fois il n'hésitera pas. Des baskets noires se positionnent face à mon visage. Mon cœur se serre un peu plus. Mes paupières se ferment au cas où il se baisserait d'un coup. Je ne veux pas le voir. Je ne veux pas qu'il me trouve. Je veux sortir de ce cauchemar.
Mais au lieu de ça je l'entends s'éloigner. Je prends une grande bouffée d'air. Je n'avais pas remarqué que je retenais ma respiration. Une lueur d'espoir s'infiltre en moi. Peut-être qu'il m'a oublié.
- Sort de là, prononce une voix grave.
Sa voix.
Elle paraît si juvénile, quel âge peut-il avoir ?
Je ne bouge pas d'un pouce, il bluffe sûrement. Sauf que les pas reprennent.
Lentement.
La lumière de ma chambre s'allume brusquement. Il va me débusquer et je vais mourir. D'un coup, un grand bras me tire avec une force phénoménale. Je hurle à plein poumons.
L'intrus me balance sur le sol jusqu'à me tourner dans sa direction. Il se tient au-dessus de moi. Son regard abyssal, froid et sombre me fait tressaillir d'effroi.
- Tu es vraiment nulle pour te cacher.
Je lui lance un regard noir. Tu t'attendais à quoi venant d'une gamine de 15 ans ? Le jeune homme prend mes deux poignets d'une main. Quelques mèches sombres s'échappent de sa capuche. Il me rapproche de son visage. Un hoquet de peur m'échappe.
- Tu vas m'écouter maintenant. Dit-il.
Je hoche la tête et déglutis. Faites qu'il ne me touche pas avant de m'achever. Je ne veux pas vivre deux morts. Je sens son souffle chaud contre mon oreille. Je me fige.
- Je vais te laisser vivre, mais à une condition.
Mon cœur bondit dans ma poitrine. Les mots du tueur ont l'air de lui arracher la gorge. Il semble encore incertain quant à mon sort. La main qui tient son arme tremble. On dirait qu'il est aussi effrayé que moi... Pourquoi faire ça alors ?
- Tu vas devoir disparaître, faire comme si tout ça n'avait jamais existé.
Il marque une pause. Disparaître ? Pour aller où ?
- Personne ne connaît ton existence, alors fais en sorte que ça reste le cas. Sinon, je serai obligé de te tuer.
Il me lâche et observe mon visage apeuré. Personne ? Qui peuvent être les gens qui cherchent à me connaître.
- Compris ? dit-il en se relevant lentement.
Je lui offre un petit hochement de tête. Puis il quitte les lieux de son propre crime. Il me laisse avec des démons que je n'arriverais jamais à battre.
Mon sang afflue à toute vitesse dans mes veines. Je me redresse et le cœur battant je le suis. On peut me traiter de stupide, mais je veux juste m'assurer qu'il se barre.
Du haut des escaliers, son ombre est toujours présente. Il observe ce qu'il a détruit. Est-ce qu'il s'en veut ? Impossible, on n'ôte pas des vies avec un tel sang froid pour regretter après. Cet homme n'a pas d'âme.
Avant de passer la porte d'entrée. Il pivote doucement vers moi.
- Je suis désolé, Layla...
Il s'excuse. Il vient de massacrer toute ma famille, tout mon avenir et il s'excuse. C'est quel genre de psychopathe ? Il franchit la porte. Mes larmes coulent pendant que le tueur disparaît dans l'ombre de la nuit. Cette ombre qui recouvre mon cœur à minuit sept.
S - H - A - D - E O - F - F
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SHADE OFF
RomanceEt si vous vous retrouviez à côtoyer l'homme investigateur de vos malheurs ? Il a tué toute sa famille. Mais pas elle. Depuis ce jour il la surveille. Jusqu'à ce que leur chemin se croise à nouveau. Et qu'il soit obligé de finir ce qu'il a comme...