Glue Gaël

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Lay 

Une odeur de pain grillé me réveille. Le temps est grisonnant dehors, comme si la neige allait tomber sur mon cœur déjà gelé. Ma tête est encore lourd dû aux évènements de la veille. Après le départ de Madd, je n'ai pas bougé de ma chambre. Je ne voulais croiser personne. Si bien que je me suis endormie entre mes larmes et les tourments de mon esprit. 

Tu t'es rapproché de moi juste ta mission ? 

Oui. 

Cette réponse si franche me donne encore des douleurs dans l'abdomen. Je ne suis qu'une mission pour lui. Rien de plus, juste une stupide mission qu'il n'arrive pas à achever. Une épine dans son pied. Je devrais être habituée à la souffrance, pourtant c'est un déchirement intérieur qui est insupportable. 

La porte de ma chambre grince doucement. Je me fige. Je ne veux pas que ce soit lui. Je ne veux pas le voir, pas après qu'il m'ait avoué tous ses crimes. Une ombre commence à apparaître dans la pièce. Une carrure élancée pénètre dans ma chambre. 

Le soulagement m'assaille. 

Gaël s'approche de mon lit avec un plateau dans les mains. 

- Salut Lay, dit-il sûr de lui en posant un petit déjeuner sur mes draps. 

Je ne réponds pas coincé dans mon mutisme. Je lui en vaux aussi, de s'être fait passer pour mon ami, alors qu'il était animé des mêmes motivations qu'Ase. Mon ventre gronde à cause de l'odeur des œufs brouillés et du Bacon. Gaël va s'asseoir sur un fauteuil dans un coin de la fenêtre. 

- Tu devrais manger, me conseille-t-il. 

- Je n'ai pas besoin que tu me le dise, je réponds glaciale. 

Sans attendre je saisis une tranche de pain grillé avec du beurre de cacahuète. Je croque dedans, même si je dois avouer que manger me fait du bien. Le fait que Gaël m'observe me coupe l'appétit. Il pose ses coudes sur ses jambes en me toisant de plus belle. C'est quoi son problème ? Il ne peut pas se barrer de là et me laisser déjeuner tranquille. 

- Tu nous caches quelque chose Layla, lâche-t-il sans précaution. 

Je commence à m'étouffer avec un morceau de pain. Qu'est-ce qui lui prend d'insinuer de telles choses ? 

Imagine il est courant pour le contrat. 

Non impossible. 

Je prends une gorgée de thé pour faire taire mes torts, puis je l'affronte du regard. 

- Tu as un sacré culot, de m'accuser de possible trahison alors que c'est vous les traîtres de l'histoire. 

Son silence me met mal à l'aise. Il n'a pas l'air disposé à répondre à mes piques. Tant mieux qu'il la ferme au moins mon esprit sera en paix ! 

- J'espère que tu es bien sûr de ce que tu fais Layla Salvator. 

Cet avertissement me tend. Il appuie sur mon nom de famille avec une amertume foudroyante. 

- Je ne vois pas de quoi tu veux parler. 

Le brun se rassoit plus confortablement dans les fauteuils, son esprit se perd au travers de la fenêtre. 

- Je comprends que tu lui en veuilles, je comprends que tu puisses le détester, mais si tu cherches à le blesser il se perdra à jamais dans la noirceur qu'on lui a inculqué.

Je m'en fou qu'Ase reste coincé dans les ténèbres, car même si je dois l'envoyer moi-même. Je compte bien sortir de cette situation sans autre forme de procès. 

SHADE OFFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant