SHADE OFF

Communication agressive

Ase 

Putain je suis une sombre merde ! Qu'est-ce qui m'a pris de faire ça ? Lui refourguer une arme pour la menacer de la dénoncer au flic. Je suis trop con ! Mais quand elle a refusé de me suivre j'avoue que ça m'a piqué. Je la sauve de ces sombres merdes de Campbell et elle refuse ma protection. 

Ouais je l'ai mal pris. 

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me saute dans les bras non plus, mais son rejet m'a blessé bien plus que je ne veux l'avouer. Quand j'ai vu ce connard à cheval sur elle, mon sang n'a fait qu'un tour. Il l'a touché. Ce putain de Campbell c'est permis de la toucher. Si j'avais le pouvoir d'aller le retrouver dans l'au-delà, je l'aurais fait. Juste pour le tuer à nouveau.

Un petit souffle d'exaspération me ramène au présent. La tête de Lay est tournée vers la vitre. Depuis que nous sommes parties, elle ne m'a pas adressé une seule fois la parole. Comment suis-je censé avouer des sentiments dans ces conditions ? 

Madd n'y connaît rien. 

Alors que je l'observe, elle se tourne brusquement vers moi. Super Ase pris en flagrant délit ! Je me concentre sur la route comme si de rien n'était, mais c'est trop tard. 

- Si tu pouvais essayer de te concentrer sur la route plutôt que moi, ça m'arrangerait Asaël. 

La prononciation de mon nom entre ses lèvres me fait frissonner. Elle l'a craché comme si je la rebutais, comme ma mère le ferait. Mes phalanges se resserrent autour du volant jusqu'à devenir blanche. Cette situation est impossible. 

- Lay... Je l'appelle dans un murmure. 

Sans qu'elle ne m'adresse un regard, elle augmente le volume de l'autoradio. La putain de musique de Cawl Rasputin résonne dans l'habitacle. J'enrage intérieurement. Elle ne veut donc vraiment pas discuter avec moi. Dans un excès de frustration j'éteins la musique. 

- Que tu ne souhaites pas me parler est une chose, mais me faire chier en est une autre, je lui balance avec toute la froideur que je ressens. 

Cette fois, j'ai capté son attention. Ses yeux se plantent sur moi. Elle me scrute avec une rage non dissimulée. 

- Parce que moi ça ne pas fait chier d'apprendre que tu as tué toute ma famille peut-être ? 

Son ton accusateur me fige sur place. Putain on est partie depuis une heure et on est déjà en train de s'engueuler. Le trajet va être long. 

- Je n'avais pas le choix, je réponds avec plus de douceur. 

Lay affiche un sourire hypocrite. 

- OOh bien sûr le grand Ase n'avait pas le choix ! Il fallait qu'il accomplisse sa mission en bon petit toutou pour son papounet. 

- Tu ne comprends pas, c'était soit eux soit moi ! Je m'emporte. 

A force d'observer les Salvator j'avais compris qu'il avait une fille, mais à aucun moment la tuer ne faisait partie du contrat. Quand j'ai croisé ses putain de yeux bleus, je n'ai pu me résoudre à lui tirer une balle dans le crâne. J'ai donc gardé sous silence son existence à l'organisation. Seulement il a fallu que mon géniteur la retrouve et c'est là que tout ce merdier a débuté. 

- Putain mais là n'est pas la question Ase ! 

Elle s'agite sur son siège prise d'une colère folle. Je la comprends, mais elle ne sait pas tout. Elle reprend sa crise d'hystérie : 

- Tu tues comme tu respires, sans réfléchir comme si pour toi c'était ta raison de vivre. As-tu ressenti ne serait-ce qu'un remords quand tu as ôté la vie de mes parents ?