Sous surveillance

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Ase

J'arrive pile à l'heure. 

Lay sort de son hôtel pour prendre la route de son nouveau taf. Ses cheveux châtains descendent jusqu'à sa taille. Ils se balancent doucement au rythme de ses pas. 

Je meurs d'envie de les toucher. 

De la toucher. 

Ça fait 3 mois que je fais des allers-retours entre Middlebury et Boston pour m'assurer qu'elle va bien. Au cas où quelqu'un voudrais lui faire du mal. Chaque fois qu'elle se prépare pour se rendre à son travail mon cœur se gonfle dès que je la vois. Même si je remarque à quel point elle s'est amaigrie depuis. Ça n'enlève rien à sa beauté. 

Simplement je suis inquiet. 

Ça me rend malade de la voir dans cet état. 

Madd m'a conseillé de dire ce que je ressens. Donc tous les soirs je lui murmure ces trois petits mots quand elle s'agite dans son sommeil. Sinon je suis incapable de lui parler. Mon corps se bloque dès que je tente d'avancer vers elle. J'ai peur qu'elle me repousse. 

Elle aurait raison de le faire. 

Cette idée me donne mal à l'estomac. Me revoilà à la case départ. A la même époque quand je la faisais surveiller. Sauf que cette fois, je suis un stalker à temps plein. Il faut que je l'observe, que je la vois, que je sois là. Je n'arrive pas à la laisser. Pourtant Gaël m'a conseillé de lui donner du temps. 

Mais combien de temps ? 

Je n'en peux plus de vivre avec cette douleur. J'ai tenté de faire disparaître ses satanés sentiments, mais rien n'y fait. Un soir au Shade une fille m'a abordé et je l'ai laissé faire juste pour que mon cerveau ne pense plus à Lay. Mais mes pensées étaient tournées vers la première fois où s'est croisé dans cette boîte. Son baiser spontané, ses lèvres sur les miennes et mon envie de la dévorer. Alors dès que la garce a voulu m'embrasser mon instinct à refait surface. Je l'ai poussé de toutes mes forces et je me suis enfui. 

Putain comme un vrai puceau ! 

Quand je suis retourné chez moi, j'ai descendu ma bouteille de Gin. Au final, l'alcool était de bien meilleur compagnie. Alors j'ai trouvé la solution pour faire taire mon connard de cœur : le Gin écossais. Je n'étais que l'ombre de moi-même, mais ça n'a duré qu'un moment. Car mon père a fini par débarquer chez moi. Il était hors de lui que Lay soit au courant de tout. A tel point, qu'il voulait que je la descende. Chose à laquelle je n'ai pas répondu. Abraham a donc vite établit un lien: 

 Je ne serais jamais capable de lui coller une balle entre les yeux.

La punition a été bien plus terrible. 

Au départ il a voulu me forcer à me fiancer à la fille d'un ami d'affaire. Je n'ai pas protesté car finalement avoir une présence à la maison m'aiderait peut-être. Quand j'ai compris que cette conasse n'en voulait qu'après mon argent et mon statut. La solution a été radicale. 

Je l'ai buté. 

Sans aucun remords. 

Il a donc fallut trouver une excuse pour la mort de cette conne. D'après les recherches assidues de Cawl on a conclu que la méningite foudroyante était la meilleure option. Cette maladie touche le cerveau à une vitesse fulgurante. Si elle n'est pas prise en charge tout de suite, c'est la mort assurée. C'était parfait pour elle ! Rien dans la tête et tout dans les fesses. 

Rien que d'y penser j'en ai encore des frissons de dégoût. 

Surtout que la garce voulait m'empêcher de faire mes balades nocturnes car elle était jalouse. Elle a cru qu'elle pouvait me donner des ordres. Son père a bien failli me tuer quand il a appris la nouvelle, mais j'en avais rien à foutre. Après ces mésaventures sur les deux premiers mois, la seule chose à laquelle je me suis raccroché c'était de voir Lay tous les soirs. 

SHADE OFFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant