Espionnage

10.3K 442 165
                                    

TW : Torture

Ase

Putain, la garce elle nous a suivis.

J'aurais dû me douter qu'elle était réveillée, ses cris ont fait trembler tous les murs de la villa, comme une impression qu'on lui arrachait l'âme dans son sommeil. Ces terreurs nocturnes sont si intenses et violentes que même moi, elle augmente mes angoisses. C'est simple je ne dors plus de peur que ce soit sa voix torturée qui me sorte de mes propres ténèbres.

Malgrè ce que je lui ai fait quelques années auparavant, elle a du cran. C'est une fonceuse et ça, ce n'est pas bon pour moi du tout. Surtout quand Cawl a suggéré qu'elle vive ici. Cet imbécile n'arrête pas de jouer les entremetteurs pour que mon père lui lâche la grappe. Je pressentais qu'elle finirait par chercher à en savoir plus sur nous, mais si rapidement ?

Je suis dans une merde pas possible.

Entre faire en sorte que Lay n'apprenne jamais qui je suis, la séduire et gérer les affaires de mon putain de géniteur. Ma vie vient de passer en mode accélérée. En plus cette connasse s'est permise de décolorer toutes mes fringues et de nettoyer le sol avec de l'huile. Elle n'a pas froid aux yeux je lui concède au moins ça. Sauf que ma patience est limitée et je vais exploser au prochain coup foireux qu'elle va mettre en place.

Sans oublier ce putain de câlin. Non mais qu'est-ce qui m'a pris ? De la voir si abattue et apeurée a rendu mon coeur lourd inexplicablement. Si on ajoute ma culpabilité en prime, mon instinct a décidé de la réconforter. J'ai agi avant de réfléchir ce qui est contraire à mon mode de fonctionnement. 

Comme une excuse silencieuse, j'ai voulu retirer la peine que j'ai causée. Je n'avais jamais fait ça. Ce qui me fout les nerfs, c'est que personne ne m'avait rendu un acte d'affection. La solitude de mon malheur c'est tout ce que je connais. C'était une première et une dernière. Je ne dois plus ressentir ses palpitations quand son corps est collé au mien. C'était tellement bizarre...

Aucune émotion ne doit transparaître. 

Cette fille est une dérogation à cette règle principale qu'on m'impose depuis mon enfance.

Je me tourne vers la vitre tintée de la jeep. Ses cheveux bruns tombent en cascade. Elle est en colère et soucieuse de la suite. Tu peux my shade. Je ne vais pas laisser ça passer sinon tu feras pire. Sa bouche pulpeuse bouge, elle essaye de communiquer avec nous. Je souris face à ses balbutiements incompréhensible. Elle a l'air complètement ridicule avec le caleçon de Calw sur ses yeux.

- Bon et maintenant ? Me sort Gaël de mon observation.

- On va mettre la musique à fond pour être sûr qu'elle n'entende rien et nous on fait le plus vite possible.

Placé devant le vieil entrepôt de mon père sur le port, on se prépare à affronter la mort. Les nuits se rafraîchissent en ce mois de septembre. Le clapotis de l'océan qui s'écrase sur la berge me berce. J'aimerais pouvoir partir sur les mers de ce monde pour échapper à mon destin. Fuir loin de ce que je suis vraiment. Malheureusement nous n'avons pas le temps de rêver et cet endroit est loin  d'être fréquentables. Il y a plusieurs repaires de gang, même si c'est ici que nous entreposons et vendons nos armes. Nous n'avons d'autres choix que de la laisser dans ce lieu peu fréquentable.

Il faut qu'on fasse parler ses petites merdes de Campbell qui ont décidé de s'en prendre à Lay. Surement pour les mêmes raisons que mon paternelle : le trafic d'armes. Seulement comment ont-ils su qu'elle était en vie ? Nous ne sommes que quatre à connaître ce sercret : Mon père, moi, Cawl et Gaël. Ce qui veut dire qu'il y a une taupe chez nous. Une putain de taupe qui laisse trainer ses oreilles et que je me ferais un plaisir de découper.

SHADE OFFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant