Where is my Shade ?

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Lay 

Voilà 4h que je roule sans savoir où je vais réellement. Je veux juste échapper à ma douleur. Depuis mon départ, les larmes n'ont pas arrêté de s'écouler, si bien qu'à présent je me sens vide. Mes émotions on disparue.

Elles sont en veilles.

Pour combien de temps ?

Je traverse une petite ville du nom de Middlebury. Tout est verdoyant et les réverbères illuminent la place où se trouve une église blanche. On peut deviner que cet endroit est innocent, vide de toute perversion. Vraiment la ville typique des États-Unis. Les habitants ne doivent pas connaître la violence et les gangs. 

Quelle chance ils ont ! 

Alors que je continue d'avancer un grand bâtiment de briques rouges, attire mon attention. Il est inscrit hôtel dessus. Il scintille dans la nuit comme un phare pour guider les marins perdus. Je me dis que finalement, il serait temps que je fasse une pause. 

Je gare la Porsche qui fait bien tache dans ce quartier simple. Quand je coupe le moteur, le silence envahit l'habitacle. 

Mon cœur se compresse. 

Je reste un moment dans les ténèbres avec pour compagnie le vide. Le constat est sans appel : ma vie est un désastre. Je me repose sur l'appuie-tête et me tourne en direction du siège passager. Siège où je résidais à ses côtés dès que nous partions en vadrouille. C'était un peu comme une seconde maison, mais maintenant je suis seule avec un poids bien trop lourd sur la poitrine. 

Avec une douleur avide de souffrance.

Je sors du véhicule et entreprends de récupérer mon sac dans le coffre. En saisissant l'objet, un petit carré de tissu noir tombe suivi d'un bruit métallique. Je me baisse pour tout récupérer. Ce n'est autre qu'un bandana noir et à côté une petite boîte en fer. Je prends tout sans me poser plus de questions. Un sourire triste se dessine sur mes lèvres gercées. 

Quelle ironie putain. 

Ce foutu bandana.

Je ferme le coffre, fourre la boîte dans mes poches et garde le bout de tissu dans mon poing en prenant la direction de l'hôtel.

La porte grince dès que j'entre. Une vieille femme se tient au guichet. Elle regarde une émission à l'eau de rose. Le truc le plus cliché du monde. Je lève les yeux au ciel quand l'homme rattrape l'actrice pour lui demander pardon. Comme si cette simple formule pouvait tout effacer. Merde, quand le mal est fait, il est ancré en nous comme un tatouage indélébile. 

Je suis bien placée pour le savoir. 

Encore plus maintenant. 

Je sonne à la petite cloche posée sur le comptoir pour avertir mon hôte que je suis là. La vieille femme se relève difficilement et bougonne d'être dérangé en plein moment de romance ultime. 

Moment que je préfère fuir à l'heure qui l'est. 

- Bonsoir Mademoiselle ! S'enthousiasme-t-elle. Que puis-je pour vous ? 

- Je voudrais une chambre pour la nuit si possible. 

Elle fait mine de vérifier la disponibilité, mais au vu des nombreuses places sur le parking, je me doute bien que l'endroit est désert. La femme prend une petite clé sur le mur à côté d'elle et me la tend. Son sourire sincère me refroidit. Je n'ai pas envie de rencontrer quiconque avec une once de joie ce soir. Pas quand tout mon monde vient de partir en fumée. 

SHADE OFFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant