Chapitre 11

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PDV Alyara :

Il fallait que je parle à Tsireya, elle était ma meilleure amie et par conséquent la mieux placée pour entendre ce que j'ai besoin de dire. Je ne veux en aucun cas lui donner raison, mais j'ai vraiment besoin d'un avis extérieur sur la situation. Sauf qu'il était là et je ne pouvais pas l'envoyer balader. Il fallait que je trouve quelque chose, un prétexte pour le rejoindre plus tard.

Je commençais à avoir chaud, pourtant nous étions sortis. Je m'étais dit que partir nager serait une bonne solution contre cette horrible sensation, mais je ne pouvais pas aller nager avec lui, sinon je perdrais la notion du temps et je ne pourrais plus voir Tsireya.

-Ça va ?

J'avais sursauté. Pourquoi avait-il fallu que je mette cette fichue pommade sur sa blessure, maintenant, je n'arrive plus à regarder autre chose.

-Oui, ça va !

Ça n'allait pas, j'étais à deux doigts de perdre connaissance.

-Aly ! Neteyam !

Par miracle, elle m'était apparue. Ma chère et tendre amie de toujours était là, les bras levés, en nous faisant signe d'approcher. Je n'avais pu me retenir, j'ai couru dans ses bras. Je la voyais de moins en moins, je passais vraiment beaucoup de temps avec Neteyam. C'était la première fois qu'elle m'avait autant manqué. Car même si comme d'habitude, nous avions passé du temps ensemble dans la matinée, j'avais un besoin viscéral de lui parler.

Elle avait dû se baisser pour m'enlacer, elle avait l'habitude. Elle ne cachait pas son étonnement et je suppose que Neteyam aussi doit être surpris. D'un coup, je me suis demandé s'il n'allait pas mal le prendre. J'étais devenue bizarre et distante avec lui depuis tout à l'heure, depuis que j'avais eu cette idée stupide. Et maintenant, je venais me cacher dans les bras de ma meilleure amie ? Franchement, il y a de quoi me prendre pour une folle. Il fallait que je me sorte de là, alors sans plus attendre, avant qu'elle ne s'écarte de mon étreinte, je lui ai soufflé à l'oreille :

-J'ai besoin de te parler, seule à seule.

Nous nous sommes détachés rapidement puis, sans montrer la moindre émotion en lien avec ce que je venais de lui dire, elle avait appelé Tuk.

-Tuk ! Ton grand frère est là, viens !

Il avait fallu peu de temps pour qu'elle débarque et qu'elle saute dans les bras de son frère. Il avait l'air heureux de la voir et elle encore plus. Puisque nous passions beaucoup de temps ensemble, elle était souvent mise de côté, elle n'avait pas le droit d'aller aussi loin que nous du récif. Alors lorsqu'elle pouvait voir son grand frère préféré en plein milieu de la journée, c'était tout simplement la fête.

Malgré sa sœur dans ses bras, parlant à tout-va, il avait réussi à me regarder. Ses yeux me disaient : « désolé, mais on m'appelle ailleurs ».

-On va nager un peu ensemble Tuk, ça te dit ?

Elle avait lancé un cri de joie, les enfants étaient vraiment très émotifs. De son côté, par contre, Neteyam restait calme, comme toujours. Il était adorable, sa sœur dans les bras. Tout à coup, en voyant cette scène, j'ai eu une horrible impression de déjà-vu. Mais je ne savais pas pourquoi je trouvais cette impression effrayante.

-Qu'y a-t-il, Aly ?

Sans vraiment m'en rendre compte, je m'étais mise à pleurer en le regardant partir. Je ne comprenais rien, mais j'avais un mauvais pressentiment. Comme si le destin était en train de m'envoyer un message. Le destin me disait que rien ne dure éternellement. Je ne savais pas pourquoi je pensais ça, c'était incontrôlable. Alors, je continuais de regarder ce grand frère protecteur prenant soin de sa petite sœur, en réalisant que j'avais d'épouvantables pensées.

Avatar : Les chants de l'eauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant