PDV Tsireya :
Le ciel s'était éclairci. Les ténèbres étaient parties pour laisser place à la lumière du jour. J'étais fatigué, pourtant, à aucun moment, je n'ai fermé l'œil. Lo'ak m'avait demandé de veiller sur son frère, de rester avec lui jusqu'à son retour. Mais il n'était pas revenu. Ni lui, ni aucun autre membre de sa famille. J'étais inquiète pour eux, et guetter leur retour, c'était comme une torture que je m'infligeais volontairement. En fait, j'avais fini par attendre leur retour, mais aussi celui d'Aly. J'avais peur pour elle dans le sens où je ne voulais pas la voir souffrir davantage. Elle venait de perdre Neteyam, et j'avais bien conscience qu'il représentait beaucoup pour elle. En plus de ça, Lily, l'ilu la plus loyale que je n'avais jamais rencontré avait, elle aussi, perdu la vie. Je savais que c'était beaucoup trop d'un coup, et je m'en suis finalement voulu de l'avoir laissé partir seule dans sa quête désespérée.
Quelle sœur pitoyable je faisais, en la laissant seule dans un moment pareil ?
J'ai hésité, longtemps, à partir la rejoindre, pour lui faire comprendre que j'étais là pour elle et qu'on affronterait tout ça ensemble. Mais je détestais l'idée de trahir ma promesse faite Lo'ak. Même si les morts ne peuvent logiquement pas s'enfuir, je n'avais pas le droit de le laisser, par respect pour sa famille et pour l'ami qu'il a été pour moi.
Comme à chaque fois que j'osais poser les yeux sur lui, mon cœur ne pouvait s'empêcher de se comprimer. Je retenais mes larmes à chaque fois, en vain. Alors, je me suis rapidement retourné, dos à lui, pour regarder l'horizon, dans l'espoir d'apercevoir Lo'ak, Aly ou n'importe qui. Je n'avais pas eu de nouvelle de mon frère ni de mes parents. Il était possible qu'ils me cherchent. Se doutaient-ils de tout ce qui venait d'arriver ? Avaient-ils la moindre idée de ce qu'on venait de vivre ?
J'aurais aimé les voir, les prendre dans mes bras, car je réalisais aujourd'hui que tout peut disparaitre en un claquement de doigt. Que les personnes qui comptent le plus pour nous peuvent tout simplement nous être enlevé, sans scrupules. Je n'avais jamais eu autant envie d'enlacer ma famille de toute ma vie.
Soudain, un bruit avait surgi dans mon dos. Effrayé, j'avais sursauté en lâchant un cri de stupeur étranglé. Mon premier réflexe avait été de me tourner. Durant une seconde, j'ai eu un espoir. Celui de voir Lo'ak, près de son frère, pour qu'il me rassure enfin en m'affirmant que tout était fini, et que le reste de sa famille était en sécurité. Puis, une autre idée m'a traversé l'esprit. J'avais eu peur d'apercevoir un humain, un survivant armé jusqu'aux dents ou pire, un avatar. Mais ce que j'avais sous les yeux n'avait rien à voir avec tout ce que j'avais pu imaginer. Cette personne était allongée par terre, en train de trembler telle une feuille prise dans une tempête.
Il bougeait, il toussait même. Les yeux toujours clos, le cadavre sur lequel j'avais veillé durant toute l'éclipse était en train de se réveiller. Complètement paralysé, je regardais la scène, les yeux exorbités.
Puis, dans une énorme inspiration, son buste s'est décollé du sol et Neteyam a ouvert les yeux.
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Avatar : Les chants de l'eau
Fiksi PenggemarAlyara, 16 ans, est une humaine née sur Pandora. Elle a grandi au près du peuple du récif, les Metkayina. Mais étant humaine, le sang du démon coule dans ses veines et le peuple avec lequel elle cohabite ne la voit toujours pas comme l'une des leurs...