Chapitre 34

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PDV Neteyam :

J'étais parti aussi vite que possible. L'émetteur faisait du bruit dans ma main et avec la vitesse que prenait ma monture, j'avais l'horrible impression qu'il était en train de glisser de ma main. Il était lourd et difficile à tenir. Je devais le tenir à bout de bras, mais cela ne l'empêchait pas de me freiner. Je ne savais pas non plus où j'allais, je me contentais d'avancer dans l'espoir de les semer. Mais après un moment à fuir quelque chose d'invisible, je me suis retrouvé projeté de mon ilu suite à une explosion venant de la surface. Heureusement, j'avais réussi à maintenir ma main sur la selle, mais d'autres explosions ont suivi. Elles s'accumulaient tout autour de moi, et le bruit qu'elles faisaient devait résonner dans tout l'océan.

Pourtant, nous ne nous sommes pas laissé distraire. Il fallait continuer à avancer jusqu'à se trouver le plus loin possible du vaisseau. Au bout d'un moment, me rendant compte qu'il n'y avait plus d'explosion, je me suis demandé s'il n'était pas temps d'abandonner cet émetteur. Alors avant de prendre une décision, je m'étais tourné pour voir ce qui se passait derrière moi, personne n'avait l'air de me prendre en chasse sous l'eau, mais des ombres planaient à la surface. Ils suivaient ma position depuis un moment, il était temps pour eux de localiser autre chose. J'ai alors lâché l'émetteur et j'ai tout de suite senti la différence. Immédiatement, je me suis senti plus léger et je pouvais poursuivre ma route en prenant bien plus de vitesse.

J'avais nagé un long moment, en regardant régulièrement derrière moi ou à la surface pour vérifier que personne n'avait pu suivre ma trace. Bien évidemment, je leur avais échappé. Mais le problème, c'est que j'étais seul et je n'avais aucune idée de ce qui avait bien pu arriver aux autres. Aly m'avait demandé de la suivre, mais je n'avais pas pu. Je ne regrettais pas mon choix, mais je devais avouer que j'aurais préféré fuir avec elle plutôt que de fuir tout seul.

Désormais, il fallait que je la retrouve, que je les trouve. Cependant, j'avais beau chercher, je ne voyais que le vaisseau qui s'était écrasé contre des rochers et tout le peuple Metkayina qui se battait contre les humains. Je n'avais pas réalisé jusqu'ici à quel point ça faisait longtemps que je nageais. Durant ma fuite, mon père avait eu le temps de rassembler tout le clan au combat. Je voyais même ma mère, voler sur son ikran, au-dessus du champ de bataille. Je voulais les rejoindre, j'étais un guerrier après tout, je pouvais bien leur venir en aide.

J'étais donc parti rejoindre le conflit au dos de mon ilu, mais sans arme. Je me rassurais en me disant que je trouverais bien quelque chose arrivé sur le champ de bataille. Sauf que je n'avais pas eu le temps d'arriver sur les lieux. J'avais malheureusement remarqué trois têtes bleues, toutes attachées à la rambarde du vaisseau. Je venais de les retrouver, enfin en partie.

-Quand je dis que Lo'ak ne m'attire que des problèmes !

Sur ces belles paroles perdues dans l'air, j'ai plongé sous la surface pour prendre de la vitesse. Au loin, je pouvais reconnaitre la paroi du vaisseau, flottant bien plus bas qu'à la surface. J'allais devoir faire un grand saut pour atteindre la passerelle du navire. Je devais calculer la vitesse en fonction de notre position. Car cet ilu avait beau être rapide, il n'était pas comme Lily. Voler aussi haut, ça aurait même était une partie de plaisir pour elle.

Puis, à moins de dix mètres de la paroi, je me suis redressé sur ma monture. Celle-ci avait compris ce que j'avais en tête et s'est alors mise à battre des nageoires plus vite tout en se redressant vers l'extérieur. Enfin, en sortant de l'eau, j'ai tout de suite lâché prise sur elle pour m'agripper aux barrières du navire. J'ai poussé sur mon pied pour passer au-dessus, mais j'avais à peine touché le sol froid et dur du vaisseau que Tuk m'avait déjà vu.

-Neteyam !

Soulagé de les voir sans aucune égratignure, je me suis permis de lui offrir un sourire chaleureux et rassurant. Son visage s'était illuminé en me voyant arriver, contrairement à Lo'ak, qui me regardait d'un air de dire qu'il était tout aussi capable de faire ce genre de chose.

Avatar : Les chants de l'eauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant