Chapitre 32

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PDV Neteyam :

Nous sommes tout de suite partis au village, qui était déjà complètement révolté lorsque nous sommes arrivés. Jusqu'ici, j'étais persuadé que les problèmes ne nous tomberaient plus dessus, je venais de réaliser ma bêtise. La RDA nous avait retrouvé, c'était la seule explication possible, car dans son euphorie, Tsireya avait répété une bonne dizaine de fois que toute cette histoire était insensée et que les chasseurs ne viennent jamais par ici d'habitude.

Et si c'était notre faute ? Peut-être qu'ils avaient réussi à retrouver notre trace après notre escapade en forêt. En y repensant, je réalisais que je n'avais pas tué le soldat qui nous avait retrouvé cette nuit-là. Une flèche dans l'épaule, ce n'était pas suffisant pour tuer un homme, et encore moins un membre de la RDA.

Mes idées se sont évaporées lorsque nous avons retrouvé mon père.

-Papa ! On vient d'apprendre ce qu'il s'est passé...

Surpris de me voir arriver aussi brusquement, il s'était reculé et n'avait pas répondu tout de suite. À la place, il a posé les yeux sur Tsireya puis sur Aly, avant de leur faire signe de circuler :

-Allez rejoindre Tonowari...

Sur ceux, elles sont toutes les deux parti rejoindre l'attroupement qui s'était formé un peu plus loin. Avant de disparaitre avec sa meilleure amie, Aly s'était tourné vers moi. J'avais répondu à son regard triste et inquiet avec le dernier sourire que j'avais encore en réserve. Puis, voyant que quelque chose perturbait mon père, je me suis retourné vers lui.

-Papa, est-ce qu'on sait qui a fait ça ?

Il avait l'air d'hésiter à me partager ses inquiétudes.

-Les chasseurs... ils ont décidé de s'en prendre au Tulkun du village...

-Non, papa, dit moi la vérité...

Je reconnaissais la culpabilité dans ses yeux, je n'avais pas besoin de plus pour comprendre.

-Ce sont eux, hein ? Ils nous ont retrouvé ?

-Ils font ça pour nous faire réagir, pour qu'on riposte. Ils s'attendent à ce qu'on se jette dans leur piège... Je ne sais pas comment ils ont fait pour remonter notre trace jusqu'ici, mais en tout cas, ils sont tout près maintenant...

-Quand tu dis « ils », tu parles aussi de Quaritch ?

-Je suis sûr que cette idée est de lui.

Maintenant, c'était moi qui me sentais coupable. Ça ne pouvait pas être nous, nous ne pouvions pas être à l'origine de tout ça. De toute façon, ce n'était plus le moment de cogiter. Le clan était en colère et il allait falloir trouver une solution pour les convaincre de ne pas se venger. Soudain, des voix ont commencé à résonner au loin. Mon père s'est alors retourné vers le groupe en me tirant par le bras. Il m'avait lâché en arrivant au niveau de la foule qu'il avait brisé en poussant tout le monde.

-Pardon... je suis désolé... excusez-moi... ai-je dit à la place de mon père tout en continuant de le suivre.

Au centre, il y avait un espace à peine rempli, comme si tout le monde avait instauré une distance de sécurité entre eux et le Olo'eyktan. Je regardais rapidement autour de moi, il y avait Lo'ak, Tsireya et Aly, à seulement deux mètres de nous. Puis vers ma gauche, Ao'nung et Rotxo se tenaient debout, le regard posé sur leur chef. Mais ce n'était pas Tonowari qui avait pris la parole en premier vers son peuple, mais sa femme, Ronal. Debout, surplombant tout le monde, la tsahik s'apprêtait à parler, les yeux remplis de rage.

-Ma sœur spirituelle... et son bébé, ont été massacrés par ceux qui viennent du ciel !

Pendant une seconde, j'ai cru qu'elle allait crier. Mais son mari s'était avancé pour prendre à son tour la parole.

Avatar : Les chants de l'eauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant