Chapitre 16

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PDV Neteyam :

J'avais profité de l'absence de mes parents pour occuper notre marui. Je les évitais tous les deux depuis notre dernière conversation plutôt désastreuse. J'étais heureux ces derniers temps, bien plus que je ne l'avais jamais été, alors que je considérais avoir une vie joyeuse jusque-là. Je ne voulais pas les entendre me dire quoi que ce soit sur Aly, ou encore moins sentir leurs regards désespérés sur moi.

J'avais besoin d'être seul ici. J'avais besoin de certaines cordes que ma mère avait récupérées de notre ancien village, pour tisser un bijou. Je voulais lui tisser un collier, un peu dans le même style que les miens. Non pas que je voulais que l'on soit assortie, c'est seulement que ces colliers sont traditionnellement portés par les guerriers de mon clan, les Omatikayas. Je voulais que ce bijou soit à l'image de chez moi, et je trouvais que ce serait aussi plus joli avec le coquillage que je Tuk m'avait donné il y a déjà plusieurs jours de ça désormais.

J'avais presque fini de le tisser à vrai dire. Le coquillage y était déjà accroché et il ne me restait que peu de tours à faire. J'étais plutôt satisfait, il était fidèle à ceux que j'avais déjà vus des milliers de fois, portés par nos plus valeureux guerriers. Il y avait juste le coquillage qui rajoutait quelque chose. C'était vraiment une activité à laquelle je prenais beaucoup de plaisir. Je pouvais passer ma journée à tisser, c'était bien moins fatigant que de guetter, lors de nos attaques, la venue des ennemis, mais c'était tout de même moins palpitant.

-Tu fais quoi ?

J'avais sursauté. Lo'ak était arrivé derrière moi sans un bruit et j'étais bien trop perdu dans mes pensées pour faire attention aux ombres qui pouvaient traverser mon champ de vision. J'avais mis en suspens mon activité pour lever les yeux vers lui. Il fronçait un sourcil alors que l'autre était relevé. Les bras croisés et ce regard inquisiteur me donnaient l'impression d'être en face de papa. Il commençait à avoir ses mimiques. Pour ma part, on me dit souvent que j'ai les traits de maman.

-Je prépare le repas, ça se voit non ?

-Ah Ah, très drôle.

Il avait vraiment trop forcé sur les « Ah Ah ». Il était évident qu'il me faisait la tête. Enfin, même s'il venait me parler comme il venait de le faire, il restait froid. Comme s'il oubliait qu'il me faisait la tête durant trois secondes, avant de subitement se rappeler.

-Qu'est-ce que tu as, Lo'ak ?

Il s'était assis plus loin, le dos posé sur un panier de fruit. Il ne me regardait pas et j'ai même cru qu'il n'allait pas me répondre.

-Je n'ai rien.

-Si. C'est à propos de Payakan ? Tu m'en veux de ne pas t'avoir suffisamment pris au sérieux ?

-Ne me parles pas de lui si c'est pour me rappeler qu'il est dangereux ou je ne sais quoi d'autre.

Je ne comptais absolument pas dire ça, je voulais juste savoir si c'était pour cela qu'il m'en voulait. Et je pense bien que oui finalement. J'étais de bonne humeur jusqu'ici, je n'allais pas le laisser tout gâcher. Alors, je n'ai rien répondu et je me suis à nouveau penché sur mon collier. Il m'avait fallu environ cinq minutes pour le terminer et il était parfait.

Maintenant, il fallait que je trouve une occasion de lui offrir et il fallait que j'en profite pour lui dire. Ce serait juste parfait si je parvenais à lui déclarer ma flamme comme ça. Mais, je n'étais pas capable de lui avouer mes sentiments comma ça ? Faut-il que je lui dise ? Et si elle était du même avis que mes parents et qu'elle commence à me dire de prendre mes distances, car nous sommes trop différents ?

-Waw. Mec, tu fais la même tête que Kiri quand Spider lui avait dit que Norm était probablement son père...

Il avait sorti cette phrase en donnant l'impression désagréable de vouloir être sincèrement méchant.

Avatar : Les chants de l'eauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant