PDV Neteyam :
Les Tukuns étaient impressionnants. Des êtres aussi imposants que doux. Ils nageaient partout, ils devaient bien se compter par centaine. Le village devait être totalement désert en ce moment, car tout le monde était présent pour les accueillir, même nous ceux de la forêt. Je nageais autour d'eux, complètement émerveillé. Mon ilu était tout aussi joyeux que le reste des Metkayina, comme s'il était, lui aussi, un membre de cette grande famille. J'étais séparé de mes sœurs, elles étaient parties découvrir ce spectacle de leur côté alors que Lo'ak était parti avec Tsireya, rejoindre sa sœur spirituelle.
Ce spectacle était monumental. Bizarrement, les voir aussi proches des Na'vi me faisait penser à mon ikran. Il me manquait souvent, voir tout le temps en réalité. Peu de temps après être arrivé ici, j'étais parti une après-midi avec ma mère, pour voler comme cela nous manquait à tous les deux. Depuis, je n'ai plus vu mon ikran une seule fois. La mer, ce n'était pas son truc et je ne voulais pas qu'il se sente obligé de rester ici. Alors, je l'ai laissé partir. Mais je savais comment le retrouver, nous resterons liés pour toujours lui et moi, alors il sera simple pour nous de se retrouver. J'avais hésité à plusieurs reprises à l'appeler, pour partir d'ici seulement le temps d'une journée, mais je finissais toujours par choisir de rester, avec Aly. J'aimerais tellement partir avec elle pour aller fanfaronner dans la forêt.
J'aimerais pouvoir lui montrer, la lui faire découvrir. J'aimerais qu'elle puisse voir l'endroit où j'ai grandi. Je voudrais la voir s'émerveiller face à la beauté de la jungle lorsque la nuit tombe. J'arrivais à imaginer son expression, je la voyais bien jouer à courir partout pour illuminer le sol à chacun de ses pas. En fait, je la voyais tout simplement. Elle était en train de rire au loin, au dos de son ilu. En face d'elle, un Tulkun était en train de la saluer et elle lui avait rendu son geste tout de suite.
J'étais sur le point de la rejoindre, le sourire aux lèvres, sauf qu'elle n'était pas seule. Ao'nung venait d'apparaitre près d'elle, riant aussi. Je ne savais pas ce qu'il y avait de drôle, en tout cas, je constatais qu'il avait un peu trop pris au pieds de la lettre les paroles que je lui avais dites lors de notre dernière conversation. Je lui avais demandé de s'excuser auprès d'elle, et d'être plus gentil, pas de la coller en la faisant rire. Qu'est-ce qu'il lui prenait d'être aussi amical tout à coup ?
Ils discutaient, devant moi, en souriant tous les deux comme des débiles. Sans m'en rendre compte, j'étais littéralement en train de les tuer du regard. Il fallait que je me reprenne pour ne pas me faire griller. Je suis finalement parti les rejoindre, car je voulais réellement savoir ce qu'il y avait d'aussi drôle.
J'étais arrivé à leur niveau et c'était comme s'ils ne m'avaient pas du tout remarqué. J'avais dû me racler la gorge très fort pour qu'ils réagissent. Cette situation me dérangeait, et ça m'énervait de réagir comme un enfant jaloux.
-Neteyam !
Ça m'avait tout de suite réchauffé le cœur de voir qu'elle était aussi heureuse de me voir. Malgré mon visage plutôt froid jusqu'ici, je n'avais pas pu m'empêcher de lui sourire. J'ai tout de même retrouvé mon expression originelle lorsque j'avais posé les yeux sur son camarade, qui n'avait pas l'air aussi heureux de me voir.
-Ao'nung. Ai-je dit pour le saluer.
-Salut.
Il avait adopté un ton similaire au mien. Il ne souriait plus et ses yeux cherchaient autre chose à regarder. On aurait dit qu'il mourrait d'envie de disparaitre. Aly avait tout de suite remarqué que l'ambiance n'était plus aussi légère que précédemment. Elle avait immédiatement eu l'air gêné.
-Bon, euh... il faut absolument que j'aille voir Tsireya... ça fait une éternité que je n'ai pas vue sa sœur spirituelle.
Sur ceux, elle était partie aussi vite qu'elle était arrivée. Elle nous avait rapidement fait signe à tous les deux avant de fuir à toute vitesse. Ma main s'était automatiquement posée sur le collier, caché à ma ceinture. Il fallait que je trouve le bon moment pour lui donner, mais j'avais la drôle d'impression que mon camarade comptait me mettre des bâtons dans les roues.
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Avatar : Les chants de l'eau
FanfictionAlyara, 16 ans, est une humaine née sur Pandora. Elle a grandi au près du peuple du récif, les Metkayina. Mais étant humaine, le sang du démon coule dans ses veines et le peuple avec lequel elle cohabite ne la voit toujours pas comme l'une des leurs...