Chapitre 19

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PDV Alyara :

Nous avions quitté le récif pour survoler l'océan. Neteyam m'avait expliqué que sa famille et lui avaient voyagé durant plus de deux jours pour arriver jusqu'à notre village. Sauf qu'ils ne connaissaient pas vraiment l'itinéraire à ce moment-là. Alors pour nous, le voyage devrait être beaucoup moins long pour rejoindre le continent. J'avais fait le calcul, et nous devrions arriver peu de temps avant que l'éclipse ne commence. Ce qui signifie que nous ne serons jamais rentrés assez tôt.

-Ney, tu sais que nous ne pourrons pas rentrer avant l'éclipse ?

-Je sais.

-Alors pourquoi sommes-nous encore là ?

-Tu ne veux plus voir la forêt ?

-Si, bien sûr que si. Mais je ne veux pas que tu aies des problèmes avec ta famille...

-Lo'ak me couvre, j'ai tout prévu.

Il avait l'air confiant, ça se sentait, mais je n'étais tout de même pas rassuré.

-Ney...

-Arrête de t'inquiéter, je te promets que je n'aurai pas de problème. Nous rentrerons un peu tard, certes, mais pas au point de me faire tuer.

-Bon, si tu le dis.

Je posais à nouveau mes yeux sur l'horizon. Depuis tout à l'heure, il n'y avait que la mer à perte de vue et je commençais à trouver le temps long. Ney me tenait toujours fermement et je ne pouvais pas beaucoup bouger. J'avais légèrement froid à cause du vent, mais ça ne me dérangeait pasplus que ça. En réalité, je voulais aussi sentir le vent sur mon visage, j'en mourrais d'envie même.

Doucement, j'avais commencé à positionner ma main en bas de mon masque, sous mon menton. J'ai retenu mon souffle avant d'appuyer sur le régulateur. Tout à coup, l'air extérieur s'était infiltré dans mon masque et il n'était plus question pour moi de respirer. J'avais une longue apnée, je pouvais me permettre de faire ça. Il m'arrivait souvent d'enlever mon masque lorsque je veux être à 100% dans mon environnement. Pour le coup, c'était la meilleure idée que j'avais eue de la journée. Le vent touchait toutes les parties de mon visage et c'était désormais comme dans mes rêves.

-Aly, qu'est-ce que tu fais ?

Je ne pouvais pas parler, alors je me suis retourné vers lui. Il avait écarquillé les yeux en me voyant sans masque. Je m'étais douté qu'il allait paniquer.

-Mais, tu es complètement folle. Il faut que tu remettes ton masque !

J'avais tapoté son bras en arborant un sourire pour lui faire comprendre que je gérais la situation.

-T'es pas possible... je te jure que si tu meurs je...

Je ne l'avais pas laissé finir. Il y avait quelque chose que je voulais faire depuis un moment, mais mon masque était là pour me rappeler qu'il y avait une barrière transparente entre nous. Mais j'étais trop heureuse en cet instant pour réfléchir à mes actes. Alors, j'ai passé ma main sur sa nuque pour rapprocher son visage du mien et je lui ai embrassé la joue. Il avait une réaction assez étrange, il ne disait rien et son expression s'était figée. Il me faisait rire à faire ce genre de tête lorsqu'il nous arrivait de nous rapprocher. Ils ne doivent pas être très tactiles chez les Omaticaya.

En tout cas, j'avais fini par me retourner, face au vent. J'avais fermé les yeux pour mieux sentir la vitesse et en me laissant porter pas ma folie, je suppose, je me suis redressé et j'ai écarté les bras, prête à enlacer le ciel. Le vent passait alors entre mes doigts que je faisais danser dans l'air. Je volais, comme dans mon rêve. J'étais libre, j'étais amoureuse et j'étais plus détendue que jamais.

Avatar : Les chants de l'eauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant