Chapitre 24

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PDV Alyara :

Le vent soufflait sur ma plaie et j'avais l'impression qu'elle était en train de s'enflammer. J'avais envie de crier, pour que Neteyam puisse me voir. Mais c'était inutile, il m'avait vue. Nous nous sommes rapprochés jusqu'à parvenir à voler l'un à côté de l'autre.

-Ça va ? M'avait-il crié.

-Ça aurait pu être pire ! Et toi ?

-Je ne pense pas avoir été touché !

Soudain, mon ikran avait plongé dans le vide. Il venait d'esquiver un projectile lancé par l'hélicoptère, à une centaine de mètres de là. Prise de court, j'avais senti mon cœur tenter de sortir par ma gorge. Mais ma monture avait rapidement réussi à se redresser. Sauf que l'appareil s'approchait de plus en plus et il ne comptait pas seulement nous filer. Il venait de toutes évidences de recharger ses munitions, car il se mettait à attaquer Neteyam.

-Je ne peux pas riposter, mes flèches ne sont pas suffisamment puissantes !

-Il faut partir alors ! Lui ai-je crié pour m'assurer qu'il me suive.

J'étais parvenu à rediriger ma monture et celle-ci dansait dans le vent pour éviter chaque projectile. Ney me suivait, en gardant une certaine distance. La mer n'était pas si loin d'ici à vol d'ikran, mais il n'y avait rien là-bas qui puisse nous permettre de le semer. Nous devions encore profiter de la forêt pour se cacher ou pour tenter de fuir discrètement.

Soudain, Neteyam m'était passé devant, fonçant dans les arbres qui recouvraient l'entièreté du sol.

-Suis-moi !

L'hélicoptère n'étant plus qu'à une cinquantaine de mètres, je n'avais plus vraiment le choix. Alors, je l'ai suivi droit vers la terre ferme.

*

Cet engin volant n'était visiblement pas désireux de nous lâcher et il nous avait bombardé jusqu'à ce qu'on atteigne la forêt. Il n'avait pas cessé de nous viser, mais heureusement, aucun de nous n'a été touché. Mon ikran était, par chance, habile pour éviter les projectiles et de mon côté, j'arrivais assez facilement à le diriger. L'adrénaline était telle que j'en avais oublié ma blessure qui laissé des gouttes de sang voler derrière moi à cause du vent. Désormais, j'essayais tant bien que mal de suivre Neteyam entre les arbres. Nous survolions la végétation dans un calme inhabituel, en gardant notre attention porté sur ce qui nous entourait.

Finalement, Ney s'était posé sur un arbre et je n'avais pas trainé pour le rejoindre. Nous sommes tous les deux resté ainsi, dans le calme, l'oreille tendue. Pour ma part, je laissais mes yeux scruter notre environnement, dans l'espoir de ne voir apparaitre aucun membre de la RDA, humain ou non. Après surement 30 secondes, l'hélicoptère était passé à toute vitesse au-dessus de nous, mais nous pouvions compter sur la végétation pour nous isoler et nous cacher. Lorsqu'il s'était suffisamment éloigné, Neteyam était descendu de sa monture pour atterrir sur une énorme branche. Je l'ai suivi et en me voyant approcher, il s'était empressé de prendre mon bras pour mieux regarder ma blessure.

-Merde... comment tu t'es fait ça ?

-Une balle perdue... Ne t'inquiète pas, je ne sens presque plus rien...

Je ne saurais dire s'il m'avait cru, en tout cas, il avait arraché une feuille de l'arbre sur lequel nous nous sommes arrêtés pour l'enrouler autour de mon bras. La feuille me faisait désormais un genre de bandage de fortune qui, je le sentais, allait me démanger. Mais c'était le cadet de mes soucis, car je voyais très bien à son expression qu'il était en colère.

-Ney, je te dis que ça va...

-Non ! Ça ne va pas du tout Aly !

Il pleurait de rage, comme si toutes ses émotions étaient en train de sortir simultanément de lui. Il n'arrivait pas à se contrôler, ce qui lui donnait une expression que je ne lui connaissais pas.

Avatar : Les chants de l'eauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant