Chapitre 23

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PDV Alyara :

Lorsque j'avais remarqué que Neteyam s'était endormi, j'avais décidé de faire mon tour de garde, tout en restant dans ses bras. Il faisait vraiment trop froid pour rester assise dans un coin, sans rien pour se couvrir.

Alors, j'ai ouvert l'œil, jusqu'à ce que ce soldat sans cervelle ne débarque. J'avais tout d'abord entendu ses pieds écraser les feuilles qui jonchées le sol, puis, j'avais vu une lumière. Elle s'était allumée tout à coup. Elle bougeait et tremblait vers l'entrée de la grotte et elle devenait de plus en plus imposante. Je voulais réveiller Neteyam, mais celui-ci n'avait pas bronché lorsque je me suis redressé. Au moment où je m'apprêtais à le secouer, une main puissante m'avait saisi le bras et tirée en arrière.

Sur le point de crier, il m'avait fait pivoter vers lui et m'avait fait comprendre qu'il n'hésiterait pas à m'égorger si je venais à émettre le moindre son. Il avait joué avec son couteau sous mes yeux durant quelque secondes avant de subitement plaquer mon dos contre lui. Il avait ensuite posé la lame sur ma gorge en prenant soin d'écarter mon collier pour mieux perforer ma peau.

-Tu crois qu'il va bientôt remarquer l'absence de son petit chien ?

Son ton était ironique, ce qui le rendait encore plus effrayant. Il parlait une langue que je n'avais pas entendue depuis des années. C'était la langue de ceux qui viennent du ciel, celle qu'on parlait ma mère et moi lorsque nous étions toutes les deux. Elle n'avait jamais voulu apprendre le na'vi, alors j'ai dû grandir avec deux langues complètement différentes.

Contrairement à sa respiration, il ne parlait pas très fort, comme s'il craignait réellement de le réveiller. De mon côté, j'espérais bien qu'il se réveille. Je le voyais encore poser l'arc, que nous avions trouvé à l'ancien campement Omaticayia, derrière des racines. Il pouvait encore user de sa rapidité et de l'effet de surprise pour l'attraper alors qu'il se trouvait juste derrière lui. Mais avant toutes choses, il devait se réveiller.

Soudain, la lame s'était retirée de ma gorge. La main qui la tenait l'avait lâchée quelque secondes pour disparaitre au-dessus de ma tête. L'adrénaline me criait d'en profiter pour m'enfuir ou le frapper. Mais je devais rester réaliste : il était bien trop grand, trop fort et sa poigne sur mes cheveux était bien trop serré. Si je venais à tirer pour me défaire de son emprise, je risquerai de m'arracher la moitié du crâne.

-Chef, ici Wainfleet.

Silence.

-Je pense avoir trouvé quelque chose d'intéressant.

De nouveau, il ne disait plus rien.

-Je n'ai pas bougé du rayon de repérage. Je vous lance ma localisation...

Ça faisait, certes, quelque années, mais j'avais compris l'essentiel, il venait de contacter des renforts. Nous serons bientôt plus nombreux, et ça voulait dire qu'il fallait partir, le plus vite possible. Par curiosité, j'ai profité de l'absence de son arme pour relever ma tête. J'avais alors jeté un œil sur sa main qui tenait encore le poignard. Cette main était posée sur son cou. Il avait l'air d'avoir le même système de communication que les Sully, sauf qu'il avait très vite lâché ce collier pour venir enclencher un autre appareil accroché à sa ceinture. Celui-ci s'était immédiatement mis à clignoter tout en faisant un bruit étrange.

-Qu'est-ce que...

Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit de plus, il avait une nouvelle fois tiré sur mes cheveux avant de repositionner son arme, comme si de rien était.

-Mêle-toi de tes affaires, gamine...

Sur ceux, Neteyam avait enfin bougé. Le soldat s'était tout de suite redressé et avait une nouvelle fois forcé sur l'emprise qu'il avait sur moi.

Avatar : Les chants de l'eauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant