Chapitre 27

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PDV Neteyam :

Cela faisait quelque minutes que nous marchions côtes à côtes avec ma mère. Elle n'avait rien dit depuis qu'elle nous avait surpris, Aly et moi. Pour ma part, je ne savais pas quoi dire non plus. Tout est arrivé si vite et cette situation était tellement malaisante que mon cerveau n'était plus dans la capacité de trouver un sujet de conversation convenable. En fait, en voyant ma mère, j'avais très vite compris qu'on n'allait pas beaucoup bavarder durant le voyage. Enfin, j'avais brisé le silence en me souvenant de la première question que je m'étais posé en la voyant arriver :

-Comment as-tu su que nous étions rentrés ?

Je venais surement d'allumer ou d'éteindre quelque chose chez elle, car elle s'était arrêtée. J'avais fait environ trois pas avant de réaliser et de m'arrêter à mon tour. Elle était non seulement immobile, mais en plus de ça, elle me fusillait du regard. Elle devait sans doute hésiter entre me trucider et me jeter à la mer.

-Tsawke.

-Ah... j'aurais dû le laisser partir tout de suite, il ne serait pas venu au village...

-Oui, et comme ça je n'aurais pas eu à voir un tel spectacle.

Son ton était glacial et effrayant à vrai dire. Je n'osais ni bouger, ni respirer et encore moins cligner des yeux. Je n'avais pas l'habitude de me prendre les foudres de ma mère.

-Je suis désolé. Tu n'étais pas censé voir ça...

-C'est bien de s'excuser, mais tu as fait pire que ça.

Elle ne bougeait pas d'un centimètre, attendant mes excuses. C'était légitime. J'étais parti en pleine nuit, sans prévenir, et là, j'étais de retour comme si de rien était. Recouvert de bandages.

-Je suis désolé d'être parti à l'improviste. Je n'aurais jamais dû vous faire ça.

-Tu devras t'excuser auprès de ton père.

-D'accord.

En passant près de moi pour me dépasser, elle avait réussi à me souffler : « c'est un ordre », comme pour me préciser qu'elle ne me laissait pas le choix. J'avais conscience d'avoir détruit quelque chose. Sûrement la confiance de mes parents que j'avais durement gagnés et le respect de ma mère suite à ce qu'elle venait de voir. Je dois avouer que si j'avais le pouvoir de remonter le temps, j'aurais sans doute décidé d'embrasser Aly beaucoup plus tôt. Tout aurait été plus simple.

-Pourquoi être partis ?

Cette question sortait un peu de nulle part. J'avais justement l'impression que la conversation était finie et qu'elle voulait continuer le chemin dans un silence pesant. Mais je sentais dans son ton que ce n'était pas seulement de la colère qu'elle ressentait envers moi.

-Je voulais retourner à la maison.

Elle donnait l'impression d'avoir reçu un coup de poignard dans le dos. Son expression était froide et déçue.

-Et tu es parti avec elle ?

J'ai acquiescé.

-Pourquoi ? Avait-elle enchainé avec amertume.

-Je voulais lui montrer la forêt, c'est aussi simple que ça.

Soudain, elle s'était de nouveau arrêtée pour me faire face, la main posée sur le front.

-Tu réalises que ça ne peut pas fonctionner, hein ?

-De quoi on parle là ?

-De toi et de ton idée stupide ! Vous êtes trop jeunes tous les deux pour partir sur le continent, seuls. Qui sait ce qui aurait pu arriver ? Et ton dos ! Regarde-toi ! C'est de l'inconscience pure !

Avatar : Les chants de l'eauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant