Chapitre 1

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J'avais vraiment bien dormi. Tellement bien que je me suis retrouvé dehors, prête à entamer la journée, après tout le monde. Ils étaient déjà tous en train de faire ce qu'ils devaient faire, les pêcheurs avaient déjà de très belles prises et les enfants s'amusaient dans l'eau avec les Ilus. Je me mordais les lèvres pour avoir manqué le début de la journée. Le petit matin était mon moment préféré. Tout le monde se réveille et les regards sont trop fatigués pour me dévisager. Et moi, insouciante comme jamais, je saute et gambade librement à travers les Marui pas encore désertés.

Mais là, c'était fichu.

Comme toujours, malgré mon retard sur le planning, je m'habille rapidement et grignote quelque chose trouvé au hasard dans mon placard. Je ne prends pas le temps de faire mes deux tresses collées comme j'ai l'habitude de faire. À la place, je me contente de prendre un élastique et de m'attacher cette tignasse en une simple queue de cheval. En prenant l'élastique, comme souvent, je revoie ma mère m'apprendre différentes coiffures pour m'enlever les cheveux de visage. Elle disait que si je voulais m'intégrer, il fallait que je sache nager, et si je voulais nager, il fallait que mes cheveux soient éloignés le plus possible de mes yeux. Mais elle avait beau m'apprendre une vingtaine de coiffures différentes, je préférais toujours les deux tresses collées. Lorsqu'elle est partie, je me suis simplifié la vie en ne faisant jamais rien d'autre que cette coiffure. Mais pour ce qui concerne les matins tels que celui-ci, je me dois d'être le plus vite possible dehors, alors les tresses attendront ce soir.

Bien sûr, je n'oublie pas de mettre mon masque, sans lui, je serais morte dehors au bout d'à peine 10 secondes. Lorsque je sors de ma cahute, je remarque très vite que Aonung et ses amis ne sont pas loin. Je ne sais pas ce qu'ils peuvent bien se raconter et j'avoue ne pas vraiment vouloir le savoir. Aonung est le fils du chef des Metkayina, Tonowari. Et sa mère, Ronal, est une puissante guerrière. Alors, il ne se prend pas pour n'importe qui, et je déteste ça. Sa sœur Tsireya, contrairement à lui, se trouve être la Na'vi la plus gentille que je n'ai jamais rencontré. Mais elle est aussi ma meilleure amie, enfin, elle est un peu la seule en réalité.

Pour les autres, c'est plutôt simple. Ils me perçoivent soit comme un alien inoffensif, mais qu'il faut tout de même éviter de toucher, soit ils ne me voient pas du tout. Aonung et son groupe d'amis sont un peu à part, ils aiment me rappeler que j'existe et que je ne le devrais pas.

-Alyara !

Je me retourne et merci grande mère, il s'agit de Tsireya. Je n'aurais donc pas à supporter les remarques de son frère.

-Tsireya, pourquoi courir ? Je sais que je suis en retard ce matin, mais quand même...

-Aly, dit-elle essoufflée, Tsey'ori...

-Oui ? Dis-je en la voyant commencer à perdre ses mots tout en faisant une tête étrange.

-Il... il vient de me dire qu'il me trouvait jolie !

Elle avait l'air totalement paniqué, mais aussi dégouté. Elle était perdue. Elle était trop gentille pour lui faire comprendre qu'elle ne le trouvait pas beau en retour, et elle était aussi trop gentille pour refuser un compliment. Pour résumer, elle était dans une situation plutôt comique, mais embarrassante.

-Dis-lui la vérité.

-Quoi ? Qu'il est laid ?

-Non ! C'est méchant ça ! Non, dis-lui que tu es flatté, point. N'essaie pas de lui renvoyer le compliment.

-Mais ce n'est pas gentil non plus ?

-Non, c'est juste une façon subtile de lui faire comprendre que tu es aimable, mais trop belle pour lui.

Avatar : Les chants de l'eauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant