PDV Alyara :
Maintenant qu'il était là, devant moi, je n'avais qu'une seule envie, sauter dans ses bras. Mais bien sûr, j'en étais incapable. Il y avait quelque chose entre nous qui nous empêchait de faire comme si de rien n'était et ça me rendait malade, parce que je voulais simplement que les choses redeviennent normale. Enfin, ce problème devait de toute évidence être mis de côté le temps d'en régler un plus gros.
On s'était fait griller et pas par n'importe qui. Tonowari, l'Olo'eyktan des Metkayina nous avait surpris en flagrant délit et il était évident que nous allions avoir des problèmes. Laisser un jeune na'vi de la forêt se lier à un Tulkun banni, était une idée qui allait diviser tout le monde. Connaissant un minimum Payakan, je suis de l'avis que Lo'ak n'a pas du tout pris une mauvaise décision. Leurs destins étaient déjà liés depuis leur première rencontre, et nous ne pouvons rien y faire. Mais je comprenais tout de même Tonowari. En tant que chef du clan, il ne pouvait se permettre de laisser passer une telle ignorance envers le règlement.
J'avais toujours admiré ce guerrier qui savait constamment comment agir dans les situations difficiles. Il était l'un des seuls au village qui ne me voyait pas comme un monstre, ou plus précisément, un démon. Il n'avait pas peur de moi, il me considérait comme une simple petite fille et je lui en avais toujours était reconnaissante. Mais aujourd'hui, il ne me regardait pas comme une simple petite fille, mais comme une adulte qui venait de participer à quelque chose qui la dépasse complètement. Sur le coup, ses yeux avaient réussi à me donner des remords. Sauf qu'après réflexions, je n'avais rien à me reprocher. J'avais soutenu mon ami dans le moment le plus important de sa vie et en étant persuadé qu'il était sur le bon chemin. Alors, c'étais plutôt détendu que je suivais tout le groupe sur la passerelle, en direction de son marui.
Je fermais la marche alors que Tonowari l'ouvrait. Finalement, Ronal qui nous suivait depuis un moment, s'était arrêté pour nous laisser la doubler. Elle en avait profité pour nous lancer à chacun des regards accusateurs. Plus nous avancions vers le marui et plus l'atmosphère devenait lourde. Se rendant probablement compte de ma lenteur, mais aussi du fait que je ne baissais pas les yeux contrairement au reste du groupe, Ronal s'était subitement mise à me pousser pour que j'accélère le pas. Arrivé sous le marui, elle s'était permise de me foudroyer du regard une seconde fois. Puis, elle avait grogné avant de poser les yeux sur ses enfants.
-Vous êtes responsable ! C'est vous qui lui avez permis de se lier avec le paria ! Avait-elle ajouté en s'adressant plus directement à Tsireya.
Comme si cette dernière était l'unique responsable, Tonowari s'était à son tour dirigé vers elle pour l'accuser directement :
-Tsireya. Tu me déçois beaucoup ma fille.
Je l'avais tout de suite regardé. Jamais, au grand jamais Tsireya n'avait déçu son père. Elle était la fille parfaite, gentille, toujours respectueuse du règlement. Mais elle n'était pas la seule à avoir changé depuis que les Sully étaient arrivés. Je me sentais complètement impuissante face au regard empli de tristesse qu'elle lançait à son père. Elle se retenait maladroitement de pleurer et en voyant ma sœur ainsi, mon cœur s'était soudainement fissuré. Durant une seconde, j'avais cru qu'elle allait se défendre, répondre quelque chose, mais elle s'était ravisée, incapable de défier son père.
Ce dernier s'était finalement tourné vers Lo'ak, comme s'il venait de se souvenir qu'il était plus impliqué dans cette histoire que sa fille.
-Et toi, fils d'un chef de guerre... c'est indigne de toi.
Tout en prononçant ces paroles, Tonowari avait posé son regard sur les parents de Lo'ak, venant tout juste d'arriver. Neteyam avait de tourner la tête vers eux, avant de rapidement regarder ailleurs, comme s'il ne voulait pas leur faire face. En tout cas, de leur côté, ses parents avaient plus l'air concentrés sur leur fils cadet.
VOUS LISEZ
Avatar : Les chants de l'eau
FanfictionAlyara, 16 ans, est une humaine née sur Pandora. Elle a grandi au près du peuple du récif, les Metkayina. Mais étant humaine, le sang du démon coule dans ses veines et le peuple avec lequel elle cohabite ne la voit toujours pas comme l'une des leurs...