Subjectivité 26

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Est-ce que je l'interpelle ? M'a-t-elle déjà entendue ? J'avance timidement. Les mots du professeur raisonnent encore en moi. Mon seul désir était de me retrouver avec elle, quoi qu'il se passe. Sa tête pivota vers moi.

- Je ne pensais pas que tu viendrais.

- Pourquoi ?

- Probablement car je te sous-estimais. Et que c'était peut-être plus facile d'envisager que tu ne viendrais pas.

Sa franchise est désarmante. Quoi qu'elle fasse je perds toujours tout contrôle. Je continue tout de même à me rapprocher sous son regard qui suit mes mouvements. J'aimerais tellement savoir ce qu'elle pense.

- Je pense à comment m'arrêter.

- C'est-à-dire ? dis-je déconcertée.

- Il faudra que tu me dises stop.

J'ai peur de comprendre. Son corps se décolle du mur. Nous nous mouvons de façon à ce que je me retrouve à sa place de départ. A partir de cet instant, elle réduit la distance nous séparant, et je me retrouve collée au mur. Sa chaleur y est encore présente. Je ferme les yeux. J'ai tellement envie de ce contact. Je sais qu'elle n'est plus qu'à quelques centimètres, je sens son odeur. Je réouvre les yeux, elle ne bouge pas, elle me regarde. Je m'embrase, ma raison essaye de reprendre le pas en m'harcelant de principes moraux. C'est une fille, elle est majeure, tu n'es qu'une gamine, et après ? Je balaye tout en venant poser mes bras autour de son cou pour qu'elle se penche. Ses lèvres effleurent les miennes sans s'y poser réellement, je ne résiste pas à appuyer ce baiser. J'essaie de garder les yeux ouverts mais c'est impossible quand ses mains viennent au contact de mon corps, elles attirent mon bassin contre elle. Elles soulèvent délicatement le tissu pour venir se poser sur ma peau. Mon étreinte autour de sa nuque est plus appuyée, sa langue se fraie un chemin vers la mienne. Je m'entends gémir. J'ai honte mais finalement m'en fous. Rien arrêtera ce moment. Une de mes jambes se soulève pour venir s'enrouler autour de sa cuisse. Ses mains glissent sur mes fesses et sa poigne se fait plus ferme. Elle me soulève pour que je puisse totalement l'encercler au niveau du bassin, je me retrouve contre le mur, fermement maintenue. Mes mains viennent caresser ses joues. Son regard est tendre, elle se mord la lèvre et accompagne cela par un coup de bassin maîtrisé. Un petit son sort de ma gorge.

- Tu en veux plus ?

- Je veux tout de toi... Murmurais-je.

- Ici ?

Maintenant, n'arrête jamais.

De l'autre côté du pontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant