Subjectivité 32

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Non mais je n'y crois pas ! Elle me raccroche encore une fois au nez. J'attrape mon sac et descends les escaliers.

- M'man je vais chez Lucie !

J'entends la voix de ma mère s'évanouir sans comprendre ce qu'elle me demandait. Mon pas est rapide, j'arrive très vite chez Noémi. Je sonne, aucune réponse. Je commence à taper du pied lorsqu'elle m'ouvre.

- Mylène je ne veux pas qu'on se dispute encore.

J'entre en la poussant, personne ne semble être là, mis à part nous.

- Noé, ça ne peut plus continuer ainsi...

- De quoi tu parles encore ? Si t'es venue pour me faire des reproches tu peux repartir !

- Quoi ? Tu es sérieuse là ?

- Arrête de m'en vouloir de déménager à quelques kilomètres pour faire ce que j'ai toujours voulu devenir, et ce, avant même de te connaître, putain !

- Et nous ?

- Mais ce n'est pas incompatible, je rentrerai les week-ends, tu pourras venir quand tu seras en vacances et moi je viendrais quand j'aurais les miennes. On a déjà eu cette conversation !

- Tu ne seras plus là ! J'ai tellement besoin de toi...

Je la sens s'approcher de moi, sa colère a laissé place à la compassion et la compréhension. J'ai tellement besoin d'être rassurée, je ne contrôle plus rien. Ce lien est viscéral, j'aimerais fusionner avec elle pour ne faire qu'un et me sentir enfin apaisée. A son contact, je me mets à pleurer et la sers si fort. Elle vient embrasser mes cheveux tout en m'enlaçant.

- Je t'aime Milène, aies confiance en nous.

Ma gorge serrée ne me permet pas de lui répondre mais je me décolle un peu d'elle pour lui offrir mes lèvres. Quand les siennes me rejoignent, la douleur que j'éprouve disparaît. Ma tête part en arrière et sa bouche continue de me parsemer de baisers dans le cou. J'ai envie de faire l'amour, tout de suite, je ne veux que son corps. Je recule, elle reste incrédule, j'attrape sa main pour l'inviter à rejoindre le canapé.

- Milène qu'est-ce que tu f...

J'appose un doigt sur sa bouche pour la faire taire, je suis étonnée que ça marche et je termine de lui caresser la lèvre supérieure pour continuer sur l'arrête de sa mâchoire que je trouve magnifique. J'en ai des frissons. J'arrive à son menton que j'abaisse pour qu'elle me regarde. C'est intense, je pourrais me liquéfier sur place mais je romps le contact. Et commence à me déshabiller sous ses yeux qui s'enflamment. J'aime ressentir ce pouvoir. Je suis en topless à présent, son corps va pour se lever mais j'appuis fermement sur ses épaules.

- Ce soir, tu es à moi. Tu me laisses mener la danse.

Elle déglutit mais n'ajoute rien, je ne pensais pas être si persuasive. Ça m'enivre davantage. Le bas suit la même course que le haut. Je suis nue face à elle, et je me sens plus puissante que jamais. Elle me désire, elle me veut, moi et personne d'autre. Dans ces moments, tous ses mots prennent leur sens et je la crois quand elle me dit que tout est possible, même la distance. Je viens m'assoir sur ses cuisses. Je dégrafe sa chemise, elle n'a pas de soutien-gorge ce qui me permet directement de venir embrasser ses seins pendant que ma main droite, descend en caressant délicatement son ventre pour venir déboutonner son jeans. Ma main se glisse dans son boxer lorsque ma langue vient faire le tour de son téton qui devient dur. Elle soupire d'aise. Ses mains serrent l'assise du canapé, ma bouche continue à descendre, je redessine ses abdominaux avec la pointe de ma langue. Ils se contractent sur mon passage. Je viens placer mes paumes de part et d'autre de ses hanches pour retirer ses vêtements d'une traite. Elle en profite pour se débarrasser de sa chemise. J'écarte ses jambes et jette un regard furtif sur son visage qui me sourit. Je plonge ma tête contre son sexe et m'y immisce jusqu'à obtenir sa jouissance.  

De l'autre côté du pontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant