Omniscience 33

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Milène relevait la tête et regardait celle qu'elle aimait. Noé avait la bouche entrouverte et son cou était encore rejeté en arrière, la jeune fille remonta le long du corps de son amante pour l'embrasser. Elle aurait aimé arrêter le temps pour que cet instant dure toujours. Noémie vînt l'enlacer pour appuyer davantage ce baiser passionné. Celle qui la chevauchait, la fit basculer pour qu'elle s'allonge sur le canapé. Elle prit la main de Noé pour en lécher le majeur. Face au comportement entreprenant de la jeune fille, Noé se laissait guider par les envies de Milène qui amenait lentement mais sûrement les doigts de celle qu'elle aimait au niveau de son sexe. Elle ne s'appartenait plus vraiment, elle laissait tomber les barrières une à une et son instinct faisait le reste. Elle fit glisser son sexe mouillé par l'excitation contre ces doigts qui remuaient légèrement.

- Pénètre-moi. Lui dit-elle en plantant intensément son regard dans les yeux de Noé.

Le majeur se présentait à la vulve de Milène qui s'y empala en commençant le coït. Elle faisait l'amour plus égoïstement, elle prenait tout, à cet instant ça lui était vital. Ça la transcendait. Noé sentait que celle qu'elle aimait en voulait plus, alors elle s'affaira à la satisfaire autant qu'elle venait de l'être. La tête de la jeune fille partait en arrière et ses cheveux frôlaient les cuisses sur lesquelles elle était juchée. Son bassin ondulait, enveloppant la main qui la faisait partir ailleurs, un instant hors du temps.

- Vas-y plus fort Noé, s'il te plaît... Suffoqua-t-elle.

Milène s'était peu a peu révélée au cours de leurs ébats mais jamais de la sorte. Ça éveillait davantage les sens de la jeune adulte qui intensifiait ses mouvements en maintenant son amante au creux des omoplates. Elle se perdait à respirer son odeur, ceci finissait de court-circuiter ses pensées. Ce chaos qu'avait amorcé sa lettre d'acceptation à la fac, lui donnait chaque jour mal à la tête. Elle aurait aimé rester à cette journée sur le pont, où tout était tendre et doux. Mis à part ces moments devenus rares et découlant bien trop souvent de leurs disputes, elle avait l'impression que les yeux de Milène la poignardaient. La douleur précédait le poison qui s'insinuait dans ses veines quand elle l'accablait. Son cerveau explosait et pourtant ce qu'elles vivaient là, balayait tout, lui rappelait à quel point elle l'aimait. Comme si tout repartait de zéro, malheureusement elles étaient devenues des pilotes de F1, la décélération n'était qu'éphémère au profit du déchirement incessant. Milène jouissait et s'effondrait dans ses bras.

- On monte dans ma chambre ? Proposa Noé encore essoufflée sachant que sa mère pouvait arriver dans le quart d'heure qui suivait.

- Quoi ? Non mais on était en train de... Putain !

Milène se leva et commença à s'habiller en soupirant. Elle remarquait le regard incrédule de Noémie. La dualité de ce qu'elle ressentait ne lui permettait pas de penser de façon rationnelle. Elle ne supportait plus de rompre cette bulle dans laquelle elle se trouvait quand elle était dans ses bras. La réalité lui devenait presque insupportable et elle devenait cette furie. Elle se détestait d'être ainsi mais n'arrivait pas à se canaliser. Noé restait nue face à cette porte qui claquait une nouvelle fois.

Depuis cette soirée elles ne s'étaient pas vues. Quelques messages avaient été échangés, mais ceux-ci étaient si froids qu'ils auraient pu être une alternative au réchauffement climatique. L'heure du déménagement de Noé était pourtant arrivée et Milène était à l'angle de la rue. Elle restait là, spectatrice, voyant Seb porter une grosse malle en plastique dans une petite camionnette déjà remplie de carton de meubles à monter quand elle serait sur place. 

De l'autre côté du pontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant