Chapitre 14

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          Romulée regretta presque sa décision tant il y avait de marches à monter, mais su, en arrivant enfin tout en haut, qu'elle n'aurait pas pu avoir meilleure chambre. Puisqu'elle faisait le coin du bâtiment et qu'il y avait des baies vitrées sur deux de ces murs, elle avait une large et vaste vue à la fois sur le domaine des Mearah, et sur le paysage alentour. De son perchoir, elle pouvait voir l'épaisse forêt sombre grimpant à flanc de colline, les ruisseaux qui en sortaient pour se rejoindre et ne former qu'une seule rivière qui disparaissait plus loin, probablement vers le fleuve. Elle voyait les jardins, plus grands et plus jolis qu'elle ne l'avait pensé, et les innombrables oiseaux qui allaient et venaient sur l'arbre gigantesque se dressant à gauche de sa chambre.

          La lumière du soleil baignait la pièce et la réchauffait agréablement, donnant envie à Romulée de juste s'étaler à même le sol et d'y faire une petite sieste, dans le calme et le silence le plus total. Ou directement sur le lit, aussi long que large et capable d'accueillir confortablement six ou sept gamines comme elle. Il manquait deux choses, selon elle, pour que ce soit vraiment parfait : son frère et la conscience du Château.

- On va te laisser t'installer, lui dit Iskander en posant ses affaires près de la porte. Prend tout ton temps, les autres peuvent bien attendre quelques heures de plus.

- Merci.

          Il referma la porte derrière lui avec un dernier sourire, la laissant seule dans la chambre au moins aussi grande que le dortoir qu'elle partageait avec ses camarades. Encore époustouflée, elle commença lentement à sortir ses affaires, les déposant au sol ou sur le matelas en réfléchissant où ranger quoi. Elle avait tellement d'espace, avec placards intégrés, bibliothèques et vitrines, que même une fois son sac vidé, la chambre lui paraîtrait vide. Lorsqu'elle porta ses vêtements au placard, elle sentit sa mâchoire tomber en constatant sa taille. Jamais elle ne pourra le remplir entièrement, personne ne le pouvait, c'était impossible. Elle était presque gênée de voir ses trois malheureuses piles de vêtements au milieu de tout cet espace vide. Sa bibliothèque n'était pas en bien meilleur état, toutefois, elle avait bien l'intention de la remplir comme elle le méritait.

          Satisfaite de son organisation, elle se tourna ensuite vers le bureau surmonté d'étagères et doté de nombreux tiroirs dans lesquels elle stocka immédiatement son papier et ses enveloppes en prenant le soin d'en prélever un de chaque. Stylo préféré en main, elle resta quelques secondes figées devant sa feuille avant de trouver les premiers mots.

               Cher Harry,

          Comment tu vas ? Est-ce que tu es bien arrivé à Poudlard ? Tu étais heureux de retrouver tes amis ?

          Elle raya immédiatement en trouvant sa dernière question trop agressive et prit une nouvelle feuille.

          Comment vont Hermione et Ronald ? Moi je vais bien, les Dursley n'étaient pas très content de me revoir, mais ça aurait pu être pire. Heureusement, je suis loin d'eux maintenant, et je préfère encore être dans ce collège qu'avec eux.

          Qui est ton nouveau Professeur de Défense Contre les Forces du Mal ? Tu crois qu'il sera encore là l'année prochaine ? C'est peut-être un peu trop tôt pour le prévoir, mais s'il ne reste pas plus d'un an, c'est peut-être qu'il y a vraiment une malédiction...

          Elle avait du mal à trouver matière à conversation mais se forçait tout de même à poser des questions, à s'intéresser à Poudlard, espérant que Harry lui répondra rapidement et avec entrain. Maintenant qu'il était à Poudlard et avec ses amis, parmi ses "semblables", il sera sûrement dans de meilleures dispositions que chez les Dursley.

Romulée Potter : MearahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant