Chapitre 30

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- Arrêtez de te moquer, sales petites - urgh !

          Pris d'un nouveau haut le cœur, Iskander se pencha en se rattrapant au mur le plus proche, pâle comme un linge et le front en sueur tandis que ses cousines retenaient à peine leurs rires. La façon dont Yseult lui frottait gentiment le dos paraissait à peine sincère à cause des larmes aux coins de ses yeux. Mais, après tout, Alexander était dans cet état par sa propre faute. C'est lui qui avait décidé de monter dans le grand huit du parc après s'être empiffré durant le déjeuner, mangeant à lui seul presque autant que le reste du groupe qui l'avait regardé avec des yeux ronds.

- J'ai faim, avait-il dit en haussant les épaules.

          Wulf avait acquiescé d'un air impressionné et avait commandé une deuxième assiette sur les conseils du roux, car un bonhomme, un vrai, devait manger en grosses quantité, en particulier un jeune homme en pleine croissance comme lui. Evidemment, il n'avait jamais fini son assiette et avait eu toutes les peines du monde à masquer son malaise. Lui, en revanche, avait sagement choisi de demeurer les pieds sur terre et s'en félicitait, grimaçant de dégoût en voyant Iskander régurgiter son estomac pour la deuxième fois. Au moins, c'était l'herbe qui mangeait. Le premier coup, ce sont les gens participant à l'attraction qui ont bénéficié d'une douche à la fois gratuite et puante.

          Délicieux.

- Tu ne devrais pas te moquer de lui, dit Ruby à Romulée.

          Toutefois, la malice dans ses yeux et ses lèvres tremblantes trahissaient son amusement. Quant à Kenya, elle hurlait d'un rire presque dérangé à cause de ses doigts pinçant son nez, attirant les regards inquiets des passants qui prenaient grand soin de s'écarter. La scène dura encore quelques minutes jusqu'à ce que Iskander parvienne enfin à se redresser sans que son estomac fasse des soubresauts.

- On peut continuer, assura-t-il d'une voix faible. Mais, doucement, s'il vous plait.

- Pas de soucis pépé !

          Même Wulf souffla un rire en emboitant le pas aux filles.

- Romulée ! Regarde ! Ils ont un stand de peluches !

          La brunette se précipita avec ses amies jusqu'au marchand qui présentait fièrement ses marchandises en interpellant les familles. Lorsqu'il vit arriver le trio, le sourire sur ses lèvres s'agrandit tant qu'il aurait pu illuminer le parc à lui tout seul.

- Bienvenues jeunes Damoiselles ! Approchez, regardez si quelque chose vous plait. Vous pouvez même toucher ! Voyez comme c'est doux ! Et chaque peluche a une odeur aussi distincte que délicieuse.

          Voulant confirmer ses dires, Romulée tâta les peluches qu'elle trouva effectivement incroyablement douces et moelleuses, promettant des nuits confortables, et en porta quelques-uns à son nez. Orange, lavande, chocolat, elle reconnu même un parfum semblable à celui du lait de balboune et un autre lui rappelant celui des Aubaines, bien qu'il soit un peu plus sucré, et celui-ci...

- Ca sent les pieds, dit-elle en fronçant le nez.

          Elle leva les yeux vers le marchand qui haussa les épaules.

- Certaines personnes aiment ça. Je serai vous, j'éviterai ce côté, les odeurs sont de plus en plus... particulières. Enfin bref, certaines peluches vous plaisent-elles ?

          Après avoir reposé la peluche, Romulée porta ses mains à son nez, puis les retira en grimaçant. Elles portaient l'odeur, maintenant.

- Auriez-vous une aragne parfumée à la fleur d'oranger ?

          La jeune Sortcelière jeta un coup d'œil à Wulf, un sourcil haussé. Elle n'avait pas remarqué son approche et n'avait même pas pensé que ce stand puisse l'intéresser. De plus, sa demande était aussi spécifique qu'étrange. Le marchand devait en entendre de plus bizarres puisqu'il se mit immédiatement à fouiller à l'arrière. Pendant qu'il cherchait, le blond avisa le regard curieux de Romulée et releva le menton en sifflant :

Romulée Potter : MearahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant