Chapitre 49

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- Tu as bien rassemblé toutes tes affaires ?

          Pour seule réponse, Romulée agita le sac pendant à son épaule, bien plus large et lourd que celui qu'elle avait avec elle à son arrivée sur AutreMonde. Elle avait voulu se préparer à l'avance et faire les choses bien mais, évidemment, elle s'était retrouvée à faire ses valises en urgence la veille, à faire plusieurs fois le tour du domaine en se demandant si elle n'oubliait pas quelque chose. Elle avait toujours cette sensation, d'ailleurs, mais elle était incapable de se remémorer de quoi elle pourrait avoir besoin qu'elle n'aurait pas glissé dans son sac.

- Et tu n'as pas oublié ton charme ? Montre-le moi.

          Roulant des yeux, elle attrapa le collier à son cou, que ses vêtements cachaient, pour le montrer à la matriarche. Esther acquiesça tout en arrangeant le col de sa petite cousine pour la dixième fois au moins alors même qu'il n'y en avait pas besoin.

- Ne le perd surtout pas, d'accord ?

- Oui, je sais.

          Déjà que les Dursley n'allaient pas apprécier de se retrouver avec un golden retriever à la maison, alors que celui-ci se transforme d'un seul coup en un énorme et impressionnant crocodile allait leur faire faire une crise cardiaque. Enfin, Tunra leur fera toujours moins peur que l'avis et le jugement des voisins si ceux-ci venaient à apercevoir l'animal chez eux.

- Fais bien attention sur Terre, d'accord ? Ce n'est que pour deux mois, mais il n'est pas impossible que des mercenaires tentent quelque chose.

- Je croyais la prime "effacée" ? Demanda la jeune fille.

- Travia fait tout pour, mais intégrer ces cercles et annuler complètement une prime comme la tienne frôlent l'impossible, malheureusement. Ton visage et le montant de la récompense sont déjà connus et tous ne seront pas dissuadés par les efforts de la capitale. La Terre est un bon endroit pour frapper.

- Mais ne t'inquiète pas, intervint Conrad. Nous avons engagé quelques gardes du corps pour veiller sur toi.

- Vraiment ?!

          Son cousin gloussa en lui passant une main dans les cheveux.

- Vraiment. Mais ne t'attend pas à les apercevoir. Ils seront discrets et ne se montreront que pour te protéger. Rien à voir avec les armoires à glace vêtues de noir et portant des lunettes de soleil comme dans les films terriens.

- Oh.

          Ca aurait été amusant. Et, au moins, Dudley et ses amis ne se seraient pas risqués à venir l'embêter. Même son oncle et sa tante se seraient comportés avec plus de retenue, elle en était certaine.

- Ca doit coûter cher, non ?

- Ardbert nous a fait un prix. Ces hommes viennent de chez lui

- Comment ça ?

- La majorité des miliciens de Céclat sont formés chez lui. Il vit principalement de leurs services qu'il loue un peu partout sur AutreMonde. Il fait aussi fabriquer leurs armes. Ton poignard vient de lui.

          Par réflexe, Romulée porta la main à sa hanche où pesait l'arme offerte par son cousin. Un beau et solide poignard qu'il lui avait confié hier en lui faisant promettre de ne le dégainer qu'en cas d'urgence et de danger absolu. Elle ne devait jamais s'en séparer ni le prêter à qui que ce soit, pas même à son frère. Le mieux était de le garder caché. La veille, elle avait sortit la lame de son fourreau, appréciant son éclat et la chaleur de son manche en cuir remplissant parfaitement le creux de sa main. En passant le doigt sur le fil, elle l'avait sentit parfaitement aiguisé et avait éviter de trop appuyé, de peur de se couper.

Romulée Potter : MearahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant