Romulée Potter : Mearah

Chapitre 19

- Celui de l'année dernière a voulu le tuer, et cette année c'est un incompétent, vous vous rendez compte ? S'exclama Romulée. Si c'est Dumbledore qui choisi les Professeurs, il fait pas un très bon travail.

- C'est un sorcier, rétorqua Iskander, une joue gonflée de nourriture. Ils ont tous un pète au casque.

          Sa jeune cousine lança son pied le plus fort possible dans son tibia, souriant de toutes ses dents lorsqu'il se cogna à la table en sursautant avant d'avaler de travers en voulant crier, le faisant partir dans une horrible et hideuse quinte de toux. Yseult, à gauche de Romulée, manqua également de s'étouffer, mais de rire, tandis que Foulques frappait la table de son point en riant comme un idiot. Artaud leva le nez de son assiette en clignant des yeux, mais lorsqu'il demanda ce qui s'était passé, Esther lui lança un coup d'œil sec.

- Romulée, pas de violence à table, la réprimanda Hildegarde.

- Il a dit qu'Harry était stupide !

- T'es la première à le dire ! Répliqua sa victime entre deux hoquets.

- Oui, mais moi je suis sa jumelle. Toi tu le connais même pas, donc t'as pas le droit.

          Yseult attrapa sa cousine par les épaules, les siennes toujours tremblantes de rire difficilement contenu, et lui intima :

- Continue, je veux savoir ce que dit Harry sur ce nouveau Professeur.

          Elle n'eut pas à se faire prier, et la brunette leur fit part de tout ce que son frère lui avait écrit, presque mot pour mot. Sa réponse avait tant tardé qu'elle avait craint de ne jamais la recevoir, mais l'attente avait valu le coup. Trois parchemin ! Il avait couvert d'encre trois parchemins entiers, comme pour rattraper le retard. Il n'était pas séparés depuis si longtemps, et sa deuxième année à Poudlard venait tout juste de commencer, mais il avait tant à lui raconter, à commencer par la fin de ses vacances chez les Weasley. Romulée avait été surprise, en lisant les quatre paragraphes dédiés à la famille de rouquins, de ne plus ressentir l'amère jalousie qui l'avait empêchée de profiter de la semaine qu'elle avait passé parmi eux. Automatiquement, elle avait pensé aux Mearah sans même se rendre compte que son sourire s'était élargi.

          Deux pages entières étaient réservées à Poudlard, notamment à son arrivée catastrophique avec la voiture volante de M. Weasley car, pour une raison qu'il ignorait, le passage à la gare ne s'était ouvert ni pour Ron, ni pour lui. Elle s'était promis de lui demander, dans sa prochaine lettre, pourquoi personne n'avait remarqué leur absence ou pourquoi ils n'avaient pas simplement prévenu les parents de Ron, ou même envoyé un hibou à Poudlard. Toujours est-il qu'ils avaient frôlé la mort, deux fois, et la nonchalance avec laquelle il lui avait écrit l'incident lui avait donné envie de s'arracher les cheveux. Pour un peu, elle jetait la lettre par la fenêtre en rugissant comme un draco-tyrannosaure.

          Et puis il y avait Gilderoy Lockhart. Heureusement qu'elle n'était pas allée au Chemin de Traverse avec lui, ce qu'il en disait la faisait grimacer. Ron et lui le trouvaient ridicules mais apparemment, Mme. Weasley et même Hermione étaient sous le charme, ne jurant que par lui comme s'il avait la science infuse ou était la perfection incarnée. Pourtant, ses premiers cours avaient déjà prouvé son incompétence, d'abord avec un test sans intérêt, puis en mettant en danger sa classe.

          Tout cela, elle le répéta aux Mearah sans cacher son incompréhension et les voir acquiescer et s'indigner avec elle la confortait dans son opinion. Elle avait vraiment hâte de pouvoir faire découvrir AutreMonde à Harry. Leur famille ne le connaissait pas personnellement, et pourtant ils se montraient déjà si impliqués, l'écoutant attentivement et faisant preuve d'empathie et de protection envers lui. Romulée était certaine que leur rencontre leur ferait plaisir à tous et que son jumeau en serait particulièrement touché. Peut-être en colère d'avoir été privé de leur présence, lui qui était si prompt à l'emportement, mais avec quelques explications, elle ne doutait pas qu'il comprenne.