Chapitre 47

33 5 7
                                    


- Travia vient de confirmer, grinça Hildegarde en coupant l'appel. Il existe bien une prime. Et elle est assez répandues pour qu'ils la découvrent en moins d'une heure en sachant où chercher.

          Tous les regards convergèrent vers Romulée qui se fit la plus petite possible, lèvres pincées.

- Comment as-tu su ? Demanda finalement Iskander. Kaizzar t'en a parlé ?

- Non. C'était Desmond.

- Pourquoi ce nom me dit quelque chose ? Murmura Esther.

- C'était l'un des amis de Wulf, lui rappela sa petite cousine en lui tendant la lettre.

          Alors qu'elle lisait, la matriarcale écarquilla soudainement les yeux et tourna un visage furibond vers la jeune fille qui esquissa un instinctif mouvement de recul sans comprendre sa réaction. En tout cas, elle ne se rappelait pas de quoi que ce soit écrit sur ce papier qui lui vaille sa colère.

- Tu étais déjà au courant ? Rugit-elle. Et tu n'as pas pensé à nous en parler ?

          Toutes les couleurs quittèrent le visage de Romulée. Elle ouvrit et referma la bouche à plus reprise mais, ne sachant quoi dire, elle se contenta d'un petit "ça m'a échappé" si plat et pathétique que même elle en grimaça.

- Echappé ? Répéta Esther. Qu'une information aussi important puisse "t'échapper" me fait craindre pour ton avenir, jeune fille ! Par tous les dieux... Depuis combien de temps ?

          Desmond lui en avait parlé après la rupture de son contrat, donc...

- Plusieurs mois ? Couina-t-elle avec un sourire nerveux.

          L'ancienne Sortcelière ferma les yeux, s'efforçant visiblement de se contrôler, avant de soupirer longuement et profondément en se frottant les yeux qu'elle posa à nouveau sur sa protégée.

- Et comment ce Desmond peut-il savoir cela ?

          La façon dont Esther cracha son nom fit tressaillir la jeune fille. Si les deux venaient un jour à se rencontrer, elle n'était pas certaine que le garçon s'en sorte bien. Heureusement pour lui, les probabilités étaient faibles, presque nulles.

- C'est grâce à son... groupe, n'est-ce pas ? Sais-tu quelque chose à ce sujet ?

- Non. Rien. Promis ! Ajouta Romulée en voyant les regards lourds de suspicion.

          Les adultes se regardèrent sans qu'aucun d'eux ne prononce le moindre mot, attendant que la matriarche prononce enfin son jugement.

- A partir de maintenant, si tu apprends quelque chose, n'importe quoi, d'aussi important, d'aussi grave, je veux que tu viennes en parler à l'un d'entre nous. Immédiatement. Je me fiche de l'endroit où tu te trouves, de ce que tu fais, de qui se trouve en ta compagnie. Tu viens trouver l'un de nous ou tu nous appelles. Est-ce que c'est compris ?

- Oui, Esther. Je ferai plus attention.

          Sa cousine s'approcha pour la prendre par les épaules et se mettre à sa hauteur afin d'ajouter avec un sourire nerveux ne collant pas avec la nervosité dans son regard :

- Des dizaines, peut-être même des centaines de personnes dangereuses sont à ta recherche. A l'instant même où tu mets le pied dehors, tu es en danger. Tu as eu énormément de chance, j'espère que tu t'en rends compte. Et à partir d'aujourd'hui, tu ne sortiras plus jamais seule. J'espère que tu comprends.

- Oui, souffla Romulée. Je comprends.

- Bien. Ceci étant dit, Hildegarde, je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée d'aller à Lasbon.

Romulée Potter : MearahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant