Chapitre 34

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          Sans perdre de temps, la petite se jeta sur Romulée pour entourer sa jambe de ses bras et la serrer de toute ses forces. Surprise et désemparée, la brunette lança un appel à l'aide silencieux à Wulf sans oser toucher l'enfant, mais il lui répondit par un sourire moqueur et très satisfait, lui assurant nulle aide venant de sa part. Alors, mal à l'aise, elle se racla la gorge et prit du mieux possible Fanny dans ses bras, quoique maladroitement, et la salua d'une voix tremblante mais se voulant joviale :

- Hey, Fanny, comment... comment tu vas ?

- Je suis trop contente de te voir ! Couina-t-elle en sautant sur place sans pour autant la lâcher.

          Ses mouvements saccadés et plus forts qu'elle ne s'y attendait venant d'une si petite fille faisaient vaciller Romulée qui resserra un peu sa prise sur elle en espérant que cela la calme un peu. Il ne manquerait plus qu'elles tombent toutes les deux à la renverse, ce serait du joli.

- Ah, oui, moi aussi. Et, hum, dis-moi Fanny, c'est ton grand frère qui t'a parlé de moi ?

- Ben oui ! Et tu connais mon nom, tu me connais !

          Pourquoi la fillette était si heureuse de la rencontrer, elle n'en avait absolument aucune idée. Elle regarda à nouveau Wulf, se demandant ce que le garçon avait raconté à son sujet exactement, et surtout à quelle fréquence il parlait d'elle pour que Fanny se comporte comme si elle était sa star préférée, ou comme si elles se retrouvaient après des années de séparation. Le blond observait la scène en souriant, apparemment peu soucieux des conclusions que Romulée pourrait tirer de cette étrange rencontre.

- Regarde Romulée, regarde ! Tu aimes mon aragne ?

          Disant cela, Fanny s'écarta pour lui fourrer la peluche sous le nez au point de la faire loucher. L'odeur de fleur d'oranger lui parvenait très clairement mais celle-ci restait douce et naturelle donc très agréable.

- Elle est très mignonne. Ton frère t'a dit que j'étais là quand il l'a choisie pour toi ?

- Oui, au parc d'attraction. Il m'a aussi promis que je viendrai la prochaine fois. Et que c'est toi qui m'invitais !

- C'est ce que j'ai dit, oui, rit la brunette.

          La petite fille ne devait pas avoir plus de quatre ans, peut-être cinq, et parlait pourtant si clairement, en articulant correctement en permettant ainsi aux autres de la comprendre. Et, face à un sourire si éclatant, Romulée commençait à comprendre pourquoi Wulf était si gaga de sa petite sœur. Franchement, elle l'aurait croisée dans la rue, elle n'aurait jamais pensé qu'ils étaient de la même famille. Si Wulf avait les cheveux dorés tels les rayons du soleil, ceux de Fanny, attachés en deux couettes, tiraient plutôt sur le châtain et ondulaient vers les pointes. Ses yeux étaient plus petits et rapprochés et d'un joli marron clair qui paraissait même vert selon la luminosité. S'ils avaient bien une chose en commun, c'étaient leurs fossettes et la façons dont leurs pommettes ressortaient lorsqu'ils souriaient.

- Tu avais besoin de quelque chose ? Lui demanda Romulée. Ou tu voulais juste passer du temps avec nous ?

- Je m'ennuie, marmonna l'enfant. Maman est occupée et j'ai personne pour jouer. Je peux rester ?

- Bien sûr, répondit Wulf. Viens, assied-toi. On va regarder un film.

          Le regard de Fanny s'illumina et le frère et la soeur se fendirent d'un sourire de requin bien trop semblable et terrifiant pour ne pas faire frissonner la brunette. En constatant sa soudain méfiance, Wulf se pencha vers elle pendant que Fanny sautaient sur le lit pour glisser à son oreille :

Romulée Potter : MearahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant