CHAPTER TWO - NV - Partie 2

4.8K 338 142
                                    

Mon cœur au pas de course et le souffle court, je me précipite au milieu de la foule pour retrouver la sécurité ressentie à mon arrivée ici

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Mon cœur au pas de course et le souffle court, je me précipite au milieu de la foule pour retrouver la sécurité ressentie à mon arrivée ici. Celle de paraître invisible aux yeux de tous... Du moins, c'était avant qu'il ne me voit.

La honte s'insinue en moi et se propage telle une affection vicieuse et douloureuse. Et mon trouble s'accroît dès lors que mon esprit se remémore ses yeux gris arrimés aux miens. Des iris aussi clairs que l'acier, et pourtant à la fois si sombre aux éclats étincelants, à l'instar d'un ciel tempétueux zébré par la foudre.

Espionner un homme et une femme en plein ébat est déraisonnable, mais avoir été aperçue durant cet écart de conduite est risible et surtout terriblement embarrassant !

Je me réprimande silencieusement de n'avoir pas su résister à ma curiosité déplacée, pire, je m'en veux d'être restée à les observer parce que la scène qui se jouait devant moi m'a inexplicablement captivée.

Après la honte, c'est la colère qui me gagne, tandis que je me fonds au sein des invités qui rient, dansent, et profitent du bal.

Une jeune femme virevolte et je recule craignant de la bousculer. C'est à cet instant précis que je me fige en apercevant mes pieds à découvert, seulement vêtus de leur collant. J'écarquille les yeux puis me renfrogne face au constat qui me frappe de plein fouet : dans la précipitation, j'ai abandonné mes chaussures dans ce satané couloir !

— Idiote ! marmonné-je en m'adossant à un mur où je tente de retrouver mon calme, et une respiration régulière.

J'ajuste mes jupons pour camoufler la raison de mon inconfort. Par chance, ma robe est suffisamment longue pour que personne ne remarque que mes pieds se sont accidentellement délestés de leurs pantoufles.

Je reste immobile de longues secondes sans savoir comment agir. Devrais-je retourner là-bas et prendre le risque de tomber sur l'homme qui m'y a aperçu ? Mes yeux se dirigent aussitôt en direction du renfoncement, mais je tombe sur le regard de Kate, la dame de compagnie de la reine Scarlett, qui me fait signe tout en retirant quelques mèches de ses cheveux bruns coincés derrière son masque d'un bleu nuit.

Je me redresse lorsque je comprends qu'elle s'avance vers moi. Un sourire étire ses lèvres, tandis que la panique me gagne. Il est inenvisageable qu'elle me voit dans cette situation. Quelle impression lui donnerais-je si elle en parlait à la reine ?

Dans un geste irréfléchi, j'attrape une madeleine sur le plateau d'un domestique, dans l'espoir de pousser Kate à d'autres projets.

— Elles sont succulentes ! prononcé-je la bouche pleine, sous la stupéfaction du serveur –visiblement outré par mon manque de savoir-vivre. Une grimace déforme mes traits lorsqu'un goût amer atteint mes papilles. Il ne dit rien, me salue et propose son plateau à d'autres convives. Un conseil ? Évitez les madeleines !

EMERLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant