CHAPTER THIRTY FOUR - NV

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Le tic tac de l'horloge résonne dans la pièce et comble le silence qui nous entoure

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Le tic tac de l'horloge résonne dans la pièce et comble le silence qui nous entoure. Je lutte et subis ce vide qu'a laissé Verity en quittant notre monde.
Elle a pris Emerly avec elle. Elle l'a pris toute entière. 

Je suis tiraillé entre l'horrible douleur que son absence me remémore, et les sentiments qui bataillent en mon for intérieur lorsque je regarde mon épouse. 

Ses longs cheveux blonds flottent à la surface de l'eau. Elle ne bouge pas, le regard dans le vague. Pas une seule larme n'a effleuré ses joues, pas un cri n'a accompagné l'orage grondant, pas un sanglot a fuit ses lèvres lorsqu'ils ont mis sous terre le corps de sa petite sœur ce matin. 

Elle n'est que l'ombre d'elle-même depuis quelques jours. 

Et aujourd'hui, au milieu de notre salle de bain, un seul son subsiste : celui de mes pulsations cardiaques frénétiques qui compensent la faiblesse des siennes. Oui, depuis des jours, mon cœur bat pour nous deux dans le seul but d'empêcher le sien de capituler. 

Je retire ma chemise et la laisse tomber à terre, mon pantalon la rejoint bientôt. Et comme depuis cet événement tragique, je me charge à corps perdu de mon épouse. Je rentre dans cette eau tiède et me place derrière elle. Elle ne s'en offusque pas, elle ne s'en est jamais offusquée, et je suis soulagé de réaliser que ma présence ne la rebute pas, qu'elle accepte encore que je puisse être à ses côtés. Je craignais tant qu'elle me rejette.

J'attrape l'ensemble de sa chevelure pour la placer sur son épaule et à l'aide de l'éponge, je savonne la peau douce de son dos. Je me fige lorsqu'elle tressaute, après quelques secondes tandis que je m'apprête à reprendre, un reniflement discret lui échappe.

Elle pleure. Enfin. 

Dans un instinct de protection, j'entoure son corps de mes bras et la bascule contre moi.
— Je suis là.

Au son de ma voix, elle se met à trembler davantage. Elle libère toute la tristesse contenue, ne la retient plus. Elle pleure la perte de sa petite sœur. Ma main caresse la peau de son ventre, et je la serre plus fort contre moi.

— J'ai peur, Farell, je suis terrifiée.

Mon souffle se coupe son de sa voix. Voilà trop longtemps que je ne l'avais pas entendu. Pas depuis ce cri déchirant qu'elle a libéré lors du dernier souffle de Verity. 

— De quoi as-tu peur ? je demande.

— De ne pas survivre à son absence. 

L'air me manque. Les souvenirs m'assaillent et j'inspire pour garder la force nécessaire pour la maintenir debout. L'un de nous doit rester fort.

— Crois-moi, tu survivras. 

Ma réponse est brève, je le sais. Et je sens tout son corps se tendre presque aussitôt. Mon estomac se serre lorsqu'elle s'écarte de moi. Sa respiration se fait plus rapide, elle pivote finalement pour me faire face, mais je crains qu'elle se méprenne.

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