CHAPTER THIRTY FIVE - NV

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FARELL

— Prête ? demandé-je à ma sœur.

Parée d'une tunique argentée qui exalte le gris de ses iris, Faith Victoria est belle, très belle, et elle ressemble à s'y méprendre, à notre mère. Sa chevelure ébène, dont une tresse entoure un chignon parfait, révèle son visage angélique, qui me rappelle les doux souvenirs de notre enfance.

Ma poitrine se serre à l'idée qu'un homme comme ce Cole West se soit joué d'elle. Faith est un bijou inestimable. Elle est mon plus grand moteur et à la fois ma plus grande inquiétude.

Elle hoche la tête et expire comme pour se préparer à la présence de celui qu'elle voudrait pourtant fuir à grande enjambée.

— Oui, ce soir tout sera terminé, se rassure-t-elle dans un sourire qu'elle aurait sûrement aimé effacer.

Je pose une paume protectrice sur son épaule pour l'inciter à me regarder.

— Je veux ton bonheur Faith. Sais-tu ô combien, mes décisions ne se résument qu'à te protéger et à te rendre heureuse ?

Elle me toise un si court instant que j'ai peur qu'elle ne me croit pas. Un constat qui ne fait qu'augmenter mon appréhension quant à mes décisions envers elle, pour elle.

Le son des pas qui empruntent les escaliers derrière nous, nous incite tous deux à nous retourner. Ma bouche s'entrouvre d'elle-même face à la vision qu'il m'est donné de voir.

Emerly se tient là en haut des marches, vêtue de la même robe noire qu'à notre première rencontre.

Ce même vêtement sombre qu'elle portait dans ce bureau la première fois que j'ai posé mon regard sur elle.

Elle est en deuil, me crie ma raison et pourtant mon cœur, lui, se perd dans cette contemplation. Il pulse si fort, que je crains que ses battements ne s'entendent à travers ma cage thoracique.

— Elle est si jolie, me fait remarquer ma sœur.

Non, elle n'est pas seulement jolie. Elle est la définition même de la beauté. Mes yeux sont incapables de se détacher de mon épouse, néanmoins, je peux sentir le sourire de Faith en me fiant au ton que prend sa voix.

Tout comme moi, je sais que ma sœur est rassurée de la voir enfin quitter notre chambre. Un état léthargique qu'Emerly accepte enfin de laisser derrière elle, bien que cette situation lui soit encore extrêmement compliquée.

Elle est divine, semblable à un ange. Celui-là même que Dieu a immiscé sur la route sinueuse que je m'évertuais à traverser... Sans elle.

— Parfaite pour lui, je l'ai toujours dit, renchérit fièrement Miss Lienard qui nous rejoint pour accueillir les futures convives, ce qui étire mes lèvres en un sourire amusé.

Je tends ma main vers celle d'Emerly, et me concentre un moment vers son alliance que j'effleure de mon doigt. Ses pupilles se redressent vers moi et un coin de sa bouche se relève discrètement.

Ses cernes marquent toujours sa peau, mais pour la première fois depuis des jours, une émotion traverse ce doux visage.

— Es-tu certaine de vouloir venir ? Tu peux...

Elle hoche la tête puis tend sa deuxième main à Faith qui s'en saisit.

— Nous allons faire ça ensemble.
Puis, d'un regard appuyé vers ma sœur elle prononce :
— Tu as été là depuis le début, je me dois d'être là à mon tour.

C'est inconscient, mais ma poigne se serre dans sa main. Je me penche vers elle et dépose un baiser sur son front.

— Les premiers invités arrivent, déclare alors la dame de chambre de mon épouse, un œil à la fenêtre.

EMERLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant