Après la mort du roi, les rumeurs vont bon train au sein des rues d'Easthaven. Dans le vieux Londres, il est dit que la nouvelle reine, fraîchement couronnée, souhaite redorer l'image de certains nobles de la cour dont la réputation a été entachée p...
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Le lendemain matin. Domaine des Harrys.
— Vous vous êtes quand même rendu chez lui ? lancé-je à Faith, incapable de cacher mon irritation.
— Oui, il tenait à ce que je rencontre sa mère. Si vous l'aviez vu, Emerly, la pauvre femme n'ouvre presque plus les yeux !
Elle se hâte à chercher une tenue adaptée pour le bal qui aura lieu ce soir, tandis que je la fixe d'un air moralisateur.
— Faith...
Un souffle coupable fuit ses lèvres alors qu'elle se tourne enfin vers moi. — Je sais ce que vous allez me dire, après les rumeurs qui ont circulées sur moi l'an dernier, je n'aurai pas dû y aller seule. Mais il est venu me chercher ici, qu'aurais-je dû donc faire ?
— Il aurait été préférable que je ne me rende pas à Easthaven, j'aurais dû vous accompagner comme cela était convenu, déclaré-je, désabusée.
Elle s'approche et m'attrape les mains. — Certainement pas ! Pour que mon frère se déplace dans les bas quartiers pour vous permettre de voir votre famille, c'est qu'il tenait à vous faire ce présent. Et je suis si heureuse de le voir enfin s'investir dans cette relation !
Mon regard se perd un court instant dans le vide. Farell n'était pas avec moi à mon réveil ce matin, pourtant la chaleur des draps, et le froissement laissé sur cette place vide, me laissent à penser qu'il y était quelques minutes plus tôt.
La culpabilité me ronge, une foule de questions défilent dans ma tête. Mon esprit semble vouloir s'obstiner à me rappeler à quel point cet homme est irrespectueux et exécrable avec moi depuis que nous nous connaissons. Qu'il se plaît dans la débauche, le sexe et l'alcool. Et pourtant hier, dans ses bras, mon corps ne voulait que lui. Comme jamais il n'avait voulu de Benett.
— Savez-vous où il s'est rendu aujourd'hui ? l'interrogé-je.
— Il est parti rejoindre Nikola et Benjamin, tous trois nous retrouveront directement au château, m'explique-t-elle alors qu'elle paraît retourner l'ensemble des étoffes de son armoire.
Elle pivote finalement vers moi, un sourire satisfait sur les lèvres et ses doigts agrippant une magnifique robe ivoire. Elle l'affiche fièrement et j'observe le travail minutieux de la couturière sur cette merveille.
— Vous devriez porter celle-ci ! me conseille-t-elle, une pointe d'excitation perceptible dans sa voix.
Je souris devant sa détermination à toujours m'aider dans le choix de mes tenues.
Installées dans le carrosse, et accompagnées de Camille, qui nous a rejointes au domaine dans l'après-midi, nous nous rendons ensemble au bal.
La façon qu'a sa jambe de trembler, et le tic nerveux de sa mâchoire me prouve que cette soirée la rend nerveuse. Elle sera le centre d'attention ce soir, et Camille, tout comme moi, n'aime pas être sous la lumière.
