CHAPTER TWENTY TWO - NV

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Un bruit similaire à un sanglot étouffé m'éveille

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Un bruit similaire à un sanglot étouffé m'éveille.
J'ouvre les yeux et une amère sensation vient se loger dans le creux de ma poitrine.

Farell et Kate.

Malgré la pénombre de la pièce, je repère une silhouette devant moi, et elle me ramène à une autre vérité. Celle de la détresse de Faith lorsque nous sommes parties —enfuies— du bal.

Je me redresse de mon fauteuil et me réinstalle, modifiant la position qui a froissé quelques-uns de mes muscles.

Je l'observe avec inquiétude, assise contre la tête de lit, ses jambes recroquevillées contre elle, le visage sur ses genoux, elle tente de camoufler ses pleurs qui ne tarissent pas.

— Faith...? je murmure d'une voix douce.

Elle reste silencieuse, au risque de voir redoubler ses larmes. Sans réfléchir, oubliant même la possibilité qu'elle me repousse, je me lève et grimpe sur le matelas. Je prends place à ses côtés et pose ma main sur l'une des siennes. Sa tête vient se loger sur mon épaule, alors qu'un souffle lourd lui échappe.

— Il y a des jours où j'aimerais que le temps s'arrête, et oublier un court instant que la vie est parfois loin d'être simple, prononce-t-elle d'une voix à peine audible.

— Il y a des jours où j'aimerai redevenir Emerly, juste Emerly, fille de boulanger, dans sa robe jaune tâchée de suie, renchérris-je.

Elle se redresse et je sais qu'elle m'observe, mais je continue de fixer le vide devant moi. Mes pensées naviguent entre les images de Farell et Kate ensemble, les interrogations quant à l'état de détresse de Faith, et le tumulte d'émotions qui s'éveillent en moi.

À l'instar d'un énième rappel de ce que je laisse derrière moi, le visage de Benett me parvient brusquement, et couvre les mauvais souvenirs de cette soirée.

— Avez-vous des regrets Faith, des choses que vous auriez faites autrement si vous en aviez eu la possibilité ? l'interrogé-je.

Elle acquiesce longuement avant de déclaré :

— Oui, plus que je ne le voudrais, et vous ?

— J'ai laissé un homme m'aimer durant des années, sans être capable de l'aimer en retour.
— Benett ?

J'opine silencieusement et pose ma tête contre le lit dans un semblant de désespoir.

— Nous devions nous marier. Il allait faire sa demande prochainement. Comment refuser ? Benett Williams est beau, travailleur, et il a toujours été bienveillant, doux et si respectueux avec moi.

— Comment l'avez-su ? Que... Que vous n'étiez pas amoureuse ?

Je soupire puis me surprends à hausser un coin de lèvre. C'est douloureux cette vérité qui me frappe de plein fouet. Une réalité que j'aurai aimé fuir à grande enjambée.

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