CHAPTER TWENTY FIVE - Partie 2 - NV

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Assis sur les bancs de la terrasse, nous observons de loin la partie de croquet

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Assis sur les bancs de la terrasse, nous observons de loin la partie de croquet. Si le Baron tente de garder une tenue décontractée, le malaise est évident devant l'entente de Faith, Camille et Nikola entre eux.

— West, bon Dieu mais où avez-vous appris à jouer ? grommèle ce dernier devant un énième échec du Baron.

— C'est à moi ! se précipite une Camille enjouée à l'idée de gagner contre le Vicomte.

Un rire fuit mes lèvres, et je secoue la tête amusée par la scène qui se joue devant nous.

— Camille a toujours détesté perdre, déclaré-je amusée.

— Nikola est un mauvais joueur dans l'âme, et bien pire lorsqu'il s'agit d'une femme, rétorque Farell, un sourire en coin.

— Ces deux-là vont de pair.

Les yeux de mon époux me fixent et j'arque un sourcil interrogateur.

— Raconte-moi quelque chose sur toi, me surprend-il.

— Que veux-tu savoir ?

— N'importe quoi, quelle est ta couleur préférée, ton animal préféré, comment as-tu appris à danser ?

Je souris, touchée par son intérêt pour moi.

— Et bien, Pasteur Miller, a longtemps servi l'église de la cour d'Angleterre. L'une des religieuses qui l'accompagnait, nous a appris les pas, pour nous divertir après l'école.

Il m'observe avec sérieux, et sa main se saisit de la mienne dans un geste naturel. Ses doigts caressent la peau marquée de ma paume et un sourire étire mes lèvres à son contact.

— J'ai une vérité à te confier, les madeleines de cette nuit ne sont pas une première pour moi.

— Voilà donc pourquoi elles n'étaient pas infectes ! constaté-je.

— Tu as adoré, avoue-le.

Son ton satisfait me pousse à nier, alors je roule des yeux et rétorque :

— N'exagérons rien, c'était...Passable.

Son regard appuyé et son sourire en coin, m'interroge.

— Quoi ? m'enquiers-je.

— Je me disais qu'en plus d'être curieuse, tu es une vraie petite menteuse.

Je repousse sa main faussement offusquée, ce qui semble le faire rire.

— En vérité, c'est Mary-Line qui m'a appris à faire du pain, lorsque j'étais plus jeune.

— Vraiment ? questionné-je, suprise. Il opine pour confirmer.

— J'étais si fier de moi, que je lui ai demandé de me faire confiance pour arrêter le four. Je lui ai promis de surveiller la cuisson le temps qu'elle s'occupe de nos chambres. J'étais jeune et fougueux, continue-t-il alors que je plisse les lèvres pour retenir un rire avant même de connaître la fin.

— Qu'as-tu donc fait ?

Il pouffe amusé, avant de poursuivre.

— Ce jour-là, Benjamin avait réussi à voler des sucreries à la fille de sa domestique. J'ai passé une heure à en manger, caché avec lui et Faith dans les écuries. Bien sûr, il avait donné la plus grosse moitié des friandises à ma sœur...

— Il se souciait déjà d'elle à cette époque.

— Et comment ! Jusqu'à la faire gagner chaque fois que l'on jouait tous ensemble.

— Et qu'est-il arrivé à ton pain ?

Un rire bref lui échappe et il me regarde légèrement embarrassé.

— Brûlé ! La cuisine pleine de fumée et mes parents furieux ! Puisque j'ai failli mettre le feu au domaine, j'ai préféré ne jamais réitérer l'expérience.

— Jusqu'à hier, lancé-je.

Il secoue la tête avant de me corriger.

— Non, jusqu'à toi.

La sincérité de ses paroles me percute, et je sens mes pommettes gagner une teinte supplémentaire. Si j'arrive parfois à le détester, Farell a le don de me troubler. Un trouble qui saisit mon corps, mon esprit et de plus en plus – je le crains– mon coeur.

— Elles étaient réussies, alors si l'envie te prenait de recommencer, j'en serais ravie, annoncé-je d'une voix peu assurée.

Ses billes d'acier se posent sur ma bouche, et mes pulsations s'emballent lorsque je regarde les siennes à mon tour.

— À propos de... Ce qu'il s'est passé dans le bureau, commencé-je, alors que ses doigts saisissent mon menton.

— C'était parfait, si parfait que l'idée de faire partir tout le monde maintenant pour recommencer est terriblement tentant.

Le cri de victoire de Camille camoufle le hoquet du surprise qui m'échappe. Les rires des filles, et la protestation des hommes au loin font rire Farell qui s'écarte de moi.

Je m'apprête à reprendre notre conversation, mais la voix grave de Nikola nous interrompt.

— Harrys, nous avons besoin de renfort, laisse donc tranquille ta femme et rejoins nous !

Il se retire aussitôt, un sourire conquérant sur son visage tandis que je souffle de soulagement. Il se lève et me tend sa paume.

— Allons-y.

Je l'attrape et le suit en direction du groupe.

C'est indéniable, Farell provoque chez moi quelque chose de nouveau, quelque chose de sauvage et de doux à la fois.

Quelque chose qui m'effraie, mais contre lequel je crois que je suis prête à rendre les armes.

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