CHAPTER FOURTEEN- Partie 1 - NV

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Ses yeux d'un bleu presque irréel me sondent

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Ses yeux d'un bleu presque irréel me sondent. Seuls dans cette pièce, je l'observe et décèle de nombreux signes qui parcourent son être et me prouvent la nervosité qui l'assaille. La façon dont elle mordille l'intérieur de sa joue, ses doigts, qu'elle camoufle sous les plis de sa robe, incapables de cesser leurs mouvements désordonnés. Son front brille et démontre qu'une fine couche de transpiration vient d'y naître.

Je lâche un soupir d'exaspération et retire ma chemise de sous ma ceinture avant de déboutonner mon veston. Aussitôt, ses yeux s'arrondissent, et je crois bien que sa respiration vient de s'interrompre.

Je fais un premier pas vers elle, et jette mon vêtement à terre. Dès lors qu'elle réalise que je m'avance toujours plus près, elle inspire enfin, comme pour se donner la force de s'écarter. Je dévoile un rictus narquois et m'attelle à défaire le col de ma chemise.

Ses iris fixent chacun des boutons que je retire l'un après l'autre, si bien qu'elle n'a pas remarqué que j'ai déjà supprimé l'espace qui nous séparait. Lorsqu'elle s'en aperçoit, ses pupilles, qui se sont attardées sur la dernière attache, remontent progressivement le long de mon torse nu, jusqu'à mes rétines.

— Déshabille-toi, sommé-je d'une voix au timbre volontairement plus suave qu'il devrait être nécessaire.

Dans un premier réflexe, son corps se fige, puis elle secoue sa tête dans un refus évident, et recule contre l'armoire pour m'échapper. Comme si tu le pouvais Birdy.

Mes pas ne cessent pas, je m'approche jusqu'à poser ma paume contre le meuble, tout proche de son cou. Penché au-dessus d'elle, je suis désormais si proche que son effluve vient éveiller chacun de mes sens. Je la respire, les paupières closes, avant de les rouvrir sur ses prunelles arrimées aux miennes.

Perdu dans les profondeurs d'un océan, je ne perçois pas immédiatement qu'une toute nouvelle émotion peint les traits de son visage, habituellement si doux.

— Qu'allez-vous me faire ? chuchote-t-elle avec une crainte qui m'atteint avec amertume.

Désormais acculée, c'est la peur que je lis en elle. Et je déteste ça, je déteste voir ce bleu s'intensifier sous un voile d'eau.

Je préfère lorsque cet oiseau de malheur s'en prend à moi. Qu'elle se braque, qu'elle déploie ses ailes.

J'ouvre la porte de l'armoire sur sa gauche et en sors ses vêtements de nuit que la domestique a préalablement préparés.

— À toi ? demandé-je en fronçant les sourcils. Absolument rien.

Ces mots semblent l'ébranler et elle m'observe, incrédule. Je lui tends les habits qu'elle me prend des mains avec hésitation.

— Enfile ça, déclaré-je d'un ton plus ferme, avant d'enfin m'écarter d'elle.

Je fais volte face en retirant ma chemise et me dirige vers la salle d'eau. Je peux sentir le poids de son regard sur ma nuque alors que je traverse la pièce. Et pris dans une culpabilité grandissante, je préfère m'isoler dans ce lieu, loin de sa peur, loin de ses craintes, loin de son océan. Loin de sa beauté tentatrice.

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