CHAPTER TWO - NV - Partie 1

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Tout ici me paraît différent ; du tissu de la robe que je porte, à l'odeur du linge frais qui se dégage de la chambre, en passant par  la finesse des bijoux qui ornent mon cou

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Tout ici me paraît différent ; du tissu de la robe que je porte, à l'odeur du linge frais qui se dégage de la chambre, en passant par  la finesse des bijoux qui ornent mon cou. Je n'ai jamais possédé de perles, ni de corset, et pourtant me voilà serrée comme dans un étau, vêtue d'une des plus belles étoffes qui soient. Sa teinte est d'un noir charbon profond, bien loin du pastel habituel que portent les grandes dames Les manches sont décorées d'une fine dentelle qui recouvre mes poignets.

Verity serait certainement folle de joie de me voir habillée à l'image de ces femmes nobles. L'enfant que j'étais le serait tout autant.  

Mes doigts saisissent le tissu du vêtement, et je ferme les paupières un court instant pour le comparer à celui de mes robes. C'est doux et soyeux, contrairement à la texture rugueuse à laquelle je suis habituée. 

— Vous êtes parfaite comme ça, Miss Bird, prononce Miss Lienard, la dame de chambre qui m'accompagne en ajustant la dernière épingle de mon chignon.

Mes cheveux blonds polaires sont relevés en une coiffure sophistiquée qu'elle s'est appliquée à faire.

Personne d'autre que maman ne m'avait encore coiffée ou lavée, pourtant ma peau est désormais claire et propre, et j'admets apprécier l'odeur fruitée qui s'en dégage. Pour la première fois depuis longtemps, mon reflet dans le miroir ne me déplaît pas. Même mes yeux cernés ne le sont plus, ma dame de compagnie a utilisé une sorte de subterfuge et une technique assurée pour les masquer, laissant le bleu de mes iris se révéler.

— S'il vous plaît, appelez-moi Emerly, je ne suis pas habituée à tout ce..., commencé-je en désignant ce qui m'entoure.

Les larmes me montent progressivement aux yeux et Miss Lienard m'attrape la main.

— D'accord, je vous appellerai par votre prénom, dorénavant.

Peut-être est-ce dû à son âge, proche de celui de ma mère, mais ses gestes me maternent et me rassurent.

Je suis incapable de définir les sentiments et les émotions qui me submergent. Suis-je effrayée ? Oui, ça, j'en suis certaine. Tout cet inconnu me sort de ma zone de confort. Suis-je triste ? Évidemment, l'idée d'être loin de ma famille me ronge, les avoir quittées si vite est un véritable supplice. Suis-je heureuse, ou du moins satisfaite de la chance qu'il m'est donné ? Je ne sais pas. C'est à la fois invraisemblable et inespéré que d'avoir été choisie par la reine elle-même. Cette femme est d'une bonté et d'une délicatesse sans nom. Cependant, l'idée d'épouser un homme que je ne connais pas, et que je ne pourrai apprécier, m'effraie. Et pour ce qui est d'offrir mon corps, je n'ose pas encore y penser. Cette simple pensée me donne l'envie de m'enfuir en courant de cette prison dorée. Ma prison dorée.

— Quelque chose vous tracasse, mon enfant ? me demande-t-elle inquiète.

Je la regarde et déglutis pour ravaler les larmes qui menacent de m'échapper.

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