CHAPTER FOUR - NV

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Chaque matin, les chevaux des écuries Williams nous réveillent à l'aube, Verity et moi

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Chaque matin, les chevaux des écuries Williams nous réveillent à l'aube, Verity et moi. Un réveil des plus agréable, puisque depuis ma fenêtre, je prends ainsi le temps d'observer le soleil se lever sur Easthaven, tout en saluant de loin Benett déjà prêt à se mettre au travail. 

C'est ainsi que commence chacune de mes journées depuis de nombreuses années, mais voilà qu'aujourd'hui aucun cheval n'a héni, aucun rayon de soleil ne s'est infiltré à travers les rideaux de ma chambre. Non, cette fois c'est la voix de Miss Lienard qui m'a extrait d'un sommeil profond.

— Miss Bird ! Réveillez-vous !

Mes paupières peinent à s'ouvrir, bien qu'elle tire les rideaux de la chambre et illumine ainsi la pièce de lumière, mais lorsque j'aperçois les moulures dorées au plafond, je réalise que je ne suis pas chez moi. Et en me fiant à l'empressement de ma dame de chambre, je suis en retard !

Qui diable est en retard un premier jour ? Lady Benson va sûrement être furieuse !
J'ai rencontré hier, celle qui sera ma référente durant ma préparation au bal officiel des débutantes. Celle qui fera de moi une épouse convenable. Quelle ironie lorsque l'on sait que ma mère s'est évertué à m'enseigner tout ce qui ferait de moi une bonne femme de maison : la cuisine, la couture, des tâches qui me seront désormais exemptées dans cette nouvelle vie.

Le réveil est amer, parce qu'avec lui je comprends que les doux souvenirs de mon quotidien à Easthaven ne m'appartiennent désormais qu'à travers de simples images ancrées dans mon esprit.

— Il faut vous hâter ! Alice vous attend ! s'exclame-t-elle en me poussant hors du lit.

Sans qu'elle ne le voit, je roule des yeux avant de la suivre pour me préparer.

Une fois prête, je tire sur le tissu bleu de ma robe pour tenter de décompresser ce corset qu'elle a serré bien plus que la veille. Mes pas résonnent dans l'immense couloir qui mène à la salle de réception où sont déjà présentes l'ensemble des débutantes. Dans la précipitation, je bouscule maladroitement un homme sur mon chemin.

Ses mains sur mes épaules m'empêchent de tomber, et par la même occasion, d'empirer la situation de ce matin. Mon manque de ponctualité suffit amplement à me faire remarquer, j'aimerai tout autant ne pas m'effondrer devant toutes ces filles.

— Pardonnez-moi ! m'empressé-je de prononcer.

Je croise ses iris, puis me concentre sur sa tenue qui ne laisse aucun doute quant à son rang dans la société. Son regard appuyé pèse sur moi et je sens le rouge me monter aux joues.

— Venez par ici Miss Bird, vous êtes en retard.

Je le salue et soutiens mes jupons tandis que j'accoure vers Miss Benson en espérant qu'elle ne s'attarde pas sur la raison de mon retard.

Le masque que je portais la veille et le sentiment d'invisibilité qu'il m'offrait, me manque. Je suis incapable d'ignorer les chuchotements et les regards accusateurs qui me ciblent tels une proie entourées de prédateurs. À la différence qu'elles ne représentent aucun danger si ce n'est celui de me rappeler constamment que mon rang n'est pas le leur. Je voudrais croire que leurs messes basses ne me concernent en rien, mais je ne suis pas dupe, l'information a déjà dû faire le tour de tout Londres.

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