11-Noël et Mandragore

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Allongée de tout son long dans son lit, Schrödinger ronronnant à ses côtés, Elna observait la feuille qu'elle tenait tendue du bout du bras au-dessus d'elle, les sourcils froncés de réflexion. Elle savait que quand elle la mettrait en bouche, elle ne reviendrait plus en arrière et deviendrait un animagus. Pas immédiatement bien-sûr, mais c'était une Lestrange, et un Lestrange ne se laissait jamais vaincre pas un échec, il continuait d'essayer jusqu'à réussir.

Elle souffla. Une mèche de cheveux se souleva doucement avant de retomber sur son oreiller, elle savait qu'elle était ridicule, qu'elle pouvait très bien changer d'avis, ou même échouer, mais par fierté elle refusait. Sirius savait ce qu'elle voulait faire, elle n'avait – de son point de vue – plus le choix de revenir en arrière et de lui montrer qu'elle se dégonflait.

Elle laissa finalement son bras retomber, elles avait de toutes manières encore quelques heures avant de se décider, la lune n'apparaîtrait pas tout de suite. Après plusieurs minutes les yeux dans le vague, elle se leva en entendant son ventre grogner. Dans un soupir, elle enfila ses chaussures et décida d'aller envoyer sa réponse à la lettre de Rabastan – et exceptionnellement de Rodolphus – avant d'aller manger. Normalement, ce midi ils avaient droit à un repas encore meilleur que d'habitude, en préparation au banquet du soir.

Guillerette, la jeune sorcière sautillait dans les couloirs vides, profitant de l'écho de ses pas pour fredonner. Même si elle n'avait aucun talent pour, elle adorait chanter alors fredonner quand elle était seule était son moyen de profiter de cette passion qui n'en était pas vraiment une. Elle sursauta quand en passant à côté d'un couloir, elle fut rejointe par Sirius, qui l'imita ridiculement. Derrière lui, Remus, James et Peter se moquaient, un appareil photo aux mains de ce dernier. Il s'arrêta pour leur tirer la langue et attendit qu'ils les aient rejoints pour sauter sur son meilleur ami pour tenter de le faire tomber.

Bras croisés et sourcil levé de condescendance, Elna ne put cacher un sourire amusé quand elle croisa le regard de Remus.

— Quand je pense qu'ils sont majeurs.
— Ça fait peur hein, de se dire que c'est ça la génération future.
— On observe un recul de la civilisation, constata Remus avec un faux air sérieux avant de pouffer de rire avec son amie.

Sirius et James s'arrêtèrent et s'approchèrent de quelques pas, bras dessus bras dessous. Sirius asséna une pichenette sur le front de chacun de ses amis pendant que James prenait un faux air outré.

— Vous parlez d'immaturité ? C'est le troll qui se moque du gobelin ça !
— L'avantage, répondit Elna à James, c'est que je ne serais jamais moins mâture que vous !
— Comment ça ?
— Je suis plus jeune, donc ça sera toujours vous les plus immatures, répondit-elle en lui tirant la langue avec un clin d'œil.
— C'est pas juste ! intervint Peter.
— La moins mâture, mais tu seras toujours le bébé, riposta Sirius en l'attrapant par l'épaule et en la forçant à se mettre à genoux.

Les trois garçons observèrent quelques secondes la petite bataille entre Elna et Sirius, Peter se demandant qui allait gagner, Remus avec amusement et James avec une pointe de jalousie au fond au cœur.

— J'ai deux grands-frères, tu ne gagneras pas ! s'exclama-t-elle.
— Rêve toujours, j'ai un frère aussi et je suis plus fort que toi, admets que j'ai gagné.
— Tu n'as pas gagné !
— Si, dis que je suis le plus fort !
— T'es... le plus... faible que j'ai jamais connu, haleta-t-elle.

Sans savoir comment, Elna réussit à se libérer et alla se réfugier derrière Remus qui leva un bras protecteur mais avec un air amusé.

— Allons Sirius, arrête d'embêter la demoiselle.
— C'est plus un troll qu'une demoiselle, crois-moi !

L'Etoile du matin (Remus Lupin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant