L'Etoile du matin (Remus Lupin)

Bonus 1

Bonjour! Pour fêter les 1K de vues sur cette histoire, je vous partage une petite scène bonus. A savoir qu'il y en aura plusieurs qui se concentreront particulièrement sur les relations d'Elna. 

Ils ne seront pas canon, mais si une scène en particulier vous ferai plaisir, n'hésitez pas à proposer!

***

Remus laissa échapper un soupir saccadé. Debout devant le grand manoir Lestrange à quelques dizaines de mètres de l'entrée, il ne pouvait s'empêcher de frémir. Après une minute d'hésitation, il se décida finalement à toucher la grille. Comme Elna lui avait expliqué, un elfe de maison apparut immédiatement.

— C'est pour quoi ?

Remus l'observa quelques secondes. Il avait une voix grinçante et de longues oreilles tombantes. Ses grands yeux noirs scrutaient le sorcier avec un air de méfiance.

— Je suis Remus Lupin.

Il se concentrait comme pour réciter un texte qu'il avait appris par cœur. Avec un sourire amusé, il se dit qu'il était ridicule. Mais il n'y pouvait rien, il était terrorisé à l'idée de rencontrer pour la première fois la famille de sa petite-amie. L'elfe renifla puis la grille s'ouvrit. Il disparu dans la seconde et Remus se retrouve de nouveau seul. Il fut presque surpris que le portail ne grince pas, s'attendant à ce que tout soit plus lugubre. Au contraire, l'allée qui menait jusque la porte principale était large et dégagée, parsemée de petits cailloux blancs et entourée d'une grande roseraie de chaque côté. A chaque fois, le manoir lui semblait plus grand. Dans un style victorien et en pierre blanche. Il n'y avait aucun bruit ni aucun animal, si bien que seul avec ses pensées, Remus fut presque soulagé d'enfin atteindre la volée de marche qu'il grimpa en quelques secondes. La porte s'ouvrit avant qu'il n'arrive devant et l'elfe reparut de nouveau en lui faisant signe de le suivre. Remus eut un sourire crispé avant de s'enfoncer plus profondément dans la demeure Lestrange, guidé par l'elfe qui se retournait de temps en temps pour observer l'intru qui semblait désormais partager la vie de sa plus jeune maîtresse.

— Maîtres Lestrange, Maîtresses Lestrange, l'invité de mademoiselle Lestrange est arrivé.
— Fais-le entrer, Mitty, répondit une voix grave.

La porte s'ouvrit de nouveau, Remus prit une grande inspiration et suivit l'elfe dans la pièce. Le cœur battant et priant pour ne pas avoir les mains moites, il releva les yeux. La première personne qu'il vit fut le frère aîné d'Elna, Rodolphus. Levé de son fauteuil, il se tenait droit, bras croisés, son regard gris scrutant le sorcier face à lui.

— Rodolphus Lestrange, dit-il simplement en lui serrant la main.
— Remus Lupin, l'imita Remus d'une voix qu'il espérait assurée.

Rodolphus hocha la tête et emmena l'invité vers fauteuil en face où la matriarche était assise, le visage fermé et les mains croisées devant elle. Remus ne put s'empêcher de noter une lointaine ressemblance avec sa bien-aimée. On pouvait encore voir la beauté de la mère de famille cachée derrière les traits vieillis de son visage.

— Ma mère, Théodorina Lestrange.
— Echanté madame Lestrange.
— De même.

Puis ils avancèrent vers la cheminée devant laquelle se tenaient Elna et Rabastan, interrompus en pleine discussion par l'arrivée de Mitty puis de Remus.

— Monsieur Lupin, l'accueillit froidement Rabastan.

Elna lui donna un coup de coude discret dans les côtes puis s'avança pour poser une main chaleureuse sur l'épaule de Remus. Tout de suite plus à l'aise depuis qu'il l'avait vu, Remus ne put s'empêcher de froncer les sourcils tant il trouvait étrange de voir sa petite sorcière dans une si belle robe. Ses cheveux retombaient en cascade dans son dos, seulement retenus pour bien dégager son visage. Remus nota qu'elle avait les mêmes yeux que Rabastan et que leur mère.

— Je suis contente que tu aies pu venir. Mon père n'a malheureusement pas pu se libérer.
— Pas de problème, balbutia-t-il d'une petite voix.
— Je vous en prie, asseyez-vous, intervint Théodorina en désignant un sofa noir sur lequel Rabastan était déjà assis.

Elna leva discrètement les yeux au ciel avant d'elle-même s'avancer vers sa place à la gauche du sofa qui qui faisait face à celui de sa mère, tandis que Rodolphus, en bon homme de famille qui prenait son rôle très au sérieux, s'assit entre tout le monde.

— Mitty, appela-t-il, sert donc à boire à notre invité.
— Tout de suite monsieur Lestrange. Qu'est-ce-que monsieur Lupin souhaite ?
— Euh...
— Nous avons un excellent thé au jasmin si tu veux, ou un mélange de mangue et de framboise, l'aida Elna.
— Du thé au jasmin alors, c'est très bien.

Mitty hocha la tête et disparu aussitôt.

— Comme l'a expliqué ma fille, mon époux a une affaire urgente à régler au Ministère, j'espère que vous ne nous tiendrez pas rigueur du manque de solennité que cause son absence.
— Euh, non pas du tout.
— Que fait votre père ?

Elna leva les yeux au ciel et sortit son mouchoir pour le tordre dans tous les sens, c'était devenu une habitude depuis qu'elle était arrivée à Poudlard pour gérer les situations angoissantes. Ce qu'elle craignait était en train d'arriver.

— Il est Expert en Apparitions Spectrales d'Origine Non Humaine, spécialisé dans les Epouvantards et les Esprits Frappeurs.
— Que c'est intéressant, ce doit être très enrichissant. Et votre mère ?

Mitty réapparut, posa une tasse fumante sur la table et disparut aussitôt, voyant qu'on n'avait plus besoin de lui. Remus prit le temps de souffler sur son thé puis de prendre une petite gorgée avant de répondre.

— Employée d'une compagnie d'Assurance.
— Quel étrange métier, je ne connaissais pas, répondit Rodolphus avant un air suffisant qui fit froncer le nez d'Elna.
— C'est parce que la mère de Remus est moldue, intervint Elna.

Remus eut d'abord peur des regards surpris voire dégoûtés de la famille Lestrange, mais celle-ci poursuivit, des éclairs dans les yeux défiant quiconque de s'en prendre à celui qui son cœur avait choisi.

— Remus est un sang-mêlé de Gryffondor, bien différent de l'idéal que vous aviez en tête pour moi, mais il est la personne que j'aime mais je sais que votre amour pour notre famille et le respect que vous avez pour moi passe avant tout et vous ne laisserez pas vos idéaux prendre le pas sur mes sentiments, n'est-ce pas Rodolphus ?

Rodolphus renifla de dédain puis observa longuement Remus qui ne disait rien, se contenant de sourire doucement à la jeune femme qui lui rendit quand soudainement, le silence tendu fut rompu par un ricanement de Rabastan.

— Je n'en attendais pas moi de toi, ma chère sœur.

Elna lui sourit avec fierté quand Théodorina intervint pour changer de sujet.

— Rodolphus, ta fiancée ne devait-elle pas se joindre à nous ?

Elna, toujours dans son fauteuil lança une œillade entendue à Remus qui lui répondit avec un clin d'œil complice. Rassurée, elle rangea son mouchoir. Remus ne serait peut-être jamais accepté dans sa famille mais au moins, son amour lui l'était.