04-L'intervention de Remus

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En média : Gwen Parker.


Le soir-même, dans le dortoir des Gryffondor, Sirius était occupé à faire voler une chaussette sale entre les bougies, le but de son jeu étant de passer le plus près possible des flammes sans que le tissu ne s'enflamme. James boudait de son côté, pestant contre les filles du dortoir de Lily qui l'avaient réquisitionnée pour la nuit. Peter était occupé à recopier un devoir de métamorphose, et Remus quant à lui finissait ses devoirs qu'il avait interrompu quand ils étaient sortis en avance de la salle d'étude.

Arrivé à son point final, il leva sa plume dans un geste de victoire puis s'étira longuement en contemplant son travail. Il finit par relever la tête et observa Sirius, une trace légèrement rosée toujours visible sur la joue. Sentant son regard sur lui, le sorcier se détourna de sa chaussette et haussa un sourcil bougon.

— Quoi ? aboya-t-il.
— Tu n'as pas réussi à enlever la marque ?
— Si, tu vois c'est juste que j'adore me promener avec du rouge à lèvres d'une fille que je déteste sur ma peau là où tout le monde peut le voir. Franchement tu devrais essayer.
— Il n'y a pas un sort pour l'effacer ?
— Si, Lily le connaît mais ne veut pas me le dire, elle dit que c'est bien fait. Si James était pas là j'aurais dit « quelle chieuse »
— Eh ! protesta James en se redressa soudainement, Comment ça si j'étais pas là ? Tu parles mal de Lily quand je suis pas là ?!
— Mais non, personne ne parle mal de ta princesse, ne t'inquiètes pas, soupira Sirius en levant les yeux au ciel mais avec malgré tout un sourire au coin des lèvres.

James marmonna quelques mots incompréhensibles puis se rallongea en étoile sur son lit, continuant de se lamenter du manque de sa chère amoureuse, sous les soupirs d'exaspération de ses amis.

— Et toi, Lunard, tu connais pas un sort ?
— Non, je retire assez rarement mon rouge à lèvres.
— Je suis sûre qu'elle a mis un truc pour qu'il tienne plus longtemps, c'est pas normal quelques pigments qui résistent à autant de chose.
— Il faut dire que tu l'as bien mérité.
— Aguamenti.

Sirius avait sursauté en entendant cette phrase, si bien que la chaussette était tombée en plein sur une bougie magique qui, au lieu de s'éteindre, avait mis feu au tissu. Il jeta un regard accusateur à Remus, mais ce fut Peter qui parla en premier.

— Eh mais c'était ma chaussette ça !
— T'en as une deuxième.
— Ça fonctionne quand même beaucoup moins bien avec une seule, marmonna-t-il en lorgnant sur le trou fumant dans la laine rouge.
— C'est de la faute de Remus.
— N'importe quoi ! C'est toi qui jouais avec !
— Oui mais c'est toi qui dit des bêtises qui me déconcentrent !
— Je ne dis pas de bêtises !
— Bien-sûr que si !
— Je te dis que non !
— Ah ouais ? Alors on va demander à James !

L'intéressé se redressa soudainement, intéressé par la tournure des choses. Il s'appuya sur la main et observa ses deux amis qui s'étaient mis face à lui, prêts à défendre leur point de vue.

— Allons, allons, tonton James va trancher qui est en tort. Remus, tu commences.
— Je voulais commencer ! protesta Sirius.
— Tu commenceras en deuxième, répliqua Remus. James selon toi, qui est en tort dans cette sanglante affaire du rouge à lèvres bordeaux.
— Attendez c'est pas l'affaire de la chaussette cramée ? s'étonna Potter en se redressant sur les coudes.
— C'est une affaire secondaire, ça. Le coupable de la première sera coupable de la deuxième, affirma Sirius comme une évidence en haussant les épaules.
— Allez assez de blabla, je vous écoute !

Remus soupira et Peter arrêta d'écrire pour observer les bêtises de ses amis. Remus fut bien le premier à défendre son idée. Il expliqua que l'affaire du rouge à lèvres bordeaux avait commencée quand la suspecte principale, mademoiselle Elna Lestrange, avait prit à part la victime Sirius Black pour lui infliger le supplice d'un baiser coloré sur la joue. Remus défendit cependant que ce geste, bien que traumatisant pour la victime, n'avait en réalité qu'été un moyen de défense contre les moqueries et plaisanteries lourdes et répétitives de la victime et de son acolyte monsieur le juge.

L'Etoile du matin (Remus Lupin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant